Sara, greffière stagiaire

Interview

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"La profession de greffier est riche du fait de la multitude de services dans lesquels on est amenés à exercer."

Sara est greffière stagiaire au tribunal judiciaire de Paris. Pendant sa licence de droit, elle suit aussi un diplôme universitaire de criminologie complété de celui du collège supérieur de droit de son université. En parallèle de ses études, Sara a dû travailler à temps plein. Elle a fait de cette contrainte une opportunité d’exercer un emploi en accord avec sa passion pour le droit. De cette expérience est née sa vocation de greffière. À mi-parcours de sa formation, Sara partage son quotidien entre l’école et les stages pratiques.

Qu’est-ce qui vous a motivée à devenir greffier ?

Pendant mes études de droit, j’ai travaillé en tant qu’agent contractuel en tribunal judiciaire et en cour d’appel, puis au sein de juridictions administratives dont un passage au tribunal administratif et une expérience un peu plus longue dans une cour administrative d’appel. C’est lors de cette expérience professionnelle que j’ai été admise au concours de greffier.
Je suis passionnée par le droit. Ce qui m'a poussée à passer ce concours, c’est ma curiosité et une volonté de toujours en savoir plus sur les différentes procédures qui existent et dont on ne soupçonne parfois pas l’existence.
La profession de greffier est riche du fait de la multitude de services dans lesquels on est amenés à exercer. Cela permet d’enrichir nos connaissances sur la procédure applicable à tel ou tel litige ou tel ou tel domaine.

Qu’avez-vous ressenti lors de la prestation de serment ?

Un début de concrétisation et une certaine forme d’appréhension positive : on se dit que ça y est, la machine est lancée. C’est le passage du cadre théorique de la formation à l’école au cadre pratique, celui dans lequel nous exercerons une fois titulaires.
Il y a aussi une certaine forme de nostalgie parce que la prestation de serment sonne aussi la fin de la période de scolarité : chacun part vers son lieu de stages. Ce qui signifie aussi que les rencontres qu’on a pu faire lors de cette formation vont se vivre autrement.
Enfin, il y a un peu d’excitation à l’idée de savoir comment la formation se traduit en pratique dans les différentes juridictions d’affectation.
En somme, je dirais que ce jour-là, beaucoup de sentiments et d’émotions se mélangent.

Quels sont les aspects pratiques offerts par l’ENG pendant votre formation ?

Certains déplacements domicile-école sont pris en charge par l’école. Cela représente un coût assez conséquent qui pourrait être un frein pour beaucoup. La prise en charge de l’hébergement par l’ENG est également un grand avantage. Enfin, comme j'étais logée à l’école, j’ai pu profiter de sa proximité du centre-ville de Dijon et des accès aux différentes commodités.

En quoi consiste la formation et comment se déroule-t-elle ?

La formation à l’ENG telle que j’ai l’ai connue se déroule en réalité en quatre temps. Dans un premier temps, il y a une phase découverte de deux semaines. La première est dédiée à la présentation de la formation, des différents interlocuteurs avec qui on pourra être amenés à échanger tout au long de notre formation. La deuxième semaine, nous sommes en stage dans l’une des juridictions que nous avons mentionnées en amont dans nos vœux de stage découverte. L’idée est de permettre à tous les candidats de la promotion de partir sur une même base, en s’assurant que chacun a pu se rendre dans une juridiction, comprendre son fonctionnement, assister à une audience et échanger avec des greffiers en exercice. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, nos profils sont très diversifiés au sein d’une même promotion.
Vient ensuite la phase de scolarité, qui pour ma part était scindée en deux parties : des enseignements en distanciel suivis de cinq semaines en présentiel, avec des cours magistraux, des travaux dirigés, une mise en situation, et des réunions d’informations. Cette deuxième phase est sanctionnée par des évaluations qui se déroulent sur deux journées.
La troisième phase est celle des stages pratiques. Elle dure jusqu’au jour du choix de poste, soit six mois. On passe alors par différents services et dans différents degrés de juridictions. Nous avons trois semaines de stage en cour d’appel. Le reste du stage se déroule au sein du tribunal judiciaire d’affectation, avec une phase parquet et une phase siège. Pendant toute cette phase, nous sommes également évalués. Les notes obtenues en stages pratiques s’ajoutent à celles de la fin de la scolarité, ce qui permet d’établir un classement final déterminant pour le choix de poste.
La quatrième phase de notre formation se déroule en deux parties. À la fin de la période d’évaluation, nous retournons à l’école à Dijon pour procéder à notre choix de poste.
Le concours de greffier étant un concours à affectation nationale, un classement est établi en fonction de nos résultats. Celui-ci permet de faciliter le choix de poste une fois la liste des postes concernant notre promotion arrêtée. À la suite du choix de poste, nous avons deux mois de stage dits d’approfondissement, où généralement nous sommes affectés dans d’une juridiction similaire à celle où nous serons amenés à exercer.
Par exemple, je suis actuellement en stage au tribunal judiciaire de Paris. Si lors du choix de poste je choisis un poste de greffier au sein d’un TJ, alors mes deux mois de stage se feront dans un tribunal judiciaire et non une cour d’appel. Et ces deux mois d’approfondissement se feront ailleurs que là où j’ai fait mes stages pratiques.
Après un mois en congé, ce sera le stage de pré-affectation d’une durée de six mois, dédié à la formation sur le poste que nous avons choisi. Au terme de ces six mois de stage, il est normalement procédé à notre titularisation en tant que greffier.

Comment se passe la vie sur le campus de l’ENG ?

Si parfois il peut paraître difficile de nouer des liens lorsqu’on arrive seul au sein d’une promotion conséquente, surtout lorsque des groupes préexistent avec les prépas du concours, les choses se rééquilibrent très vite !
Nous sommes nombreux à venir des quatre coins de la France, de l’Hexagone ou des outre-mer, mais cela n’empêche pourtant pas de nouer des liens qui permettent d’alléger aussi le quotidien de la formation.

En période de scolarité, nous avons des enseignements tous les jours de 9h à 17h avec une pause méridienne. C’est important de prendre du temps pour échanger avec les collègues de promotion et de s’aérer l’esprit.
L’association de l’ENG propose beaucoup d’événements à tarifs préférentiels : un bon moyen de partager des moments avec des collègues de promotion et de se changer les idées. L’école met à disposition plusieurs espaces de convivialité où l'on peut se retrouver le soir ou durant la pause déjeuner pour partager des moments.

Depuis le début de votre stage, qu’avez-vous découvert sur le métier  ?

Avant d’intégrer l’école, j’ai longtemps côtoyé des greffiers quand je travaillais pendant mes études. Je pensais avoir un aperçu assez complet du métier, mais force est de constater que non. Le métier est si diversifié que, même si la manière de l’aborder est sensiblement la même, rien ne sera appréhendé de la même manière selon le service dans lequel on exerce. C’est d’ailleurs ce qui en fait pour moi une profession enrichissante quels que soient nos projets envisagés.

Quelle est la suite pour vous ?

Pour moi, il s'agit du choix de poste qui aura lieu en juin lorsque je retournerai à Dijon !

Yohan, greffier stagiaire

Yohan est greffier stagiaire. Titulaire d’un master 2 en contentieux général, il a été assistant de justice pendant trois ans et demi avant de devenir greffier. Il est à l’ENG depuis mars 2023.

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