« Ce qui m’a le plus marqué en stage, c’est cet esprit de corps, de bienveillance et de volonté d’aider les collègues. »
Yohan est greffier stagiaire. Titulaire d’un master 2 en contentieux général, il a été assistant de justice pendant trois ans et demi avant de devenir greffier. Il a fait sa rentrée à l’ENG en mars 2023. Actuellement en stage d’approfondissement au tribunal judiciaire de Paris, il a d’abord effectué une partie de ses stages pratiques au tribunal judiciaire de Bobigny. Alors que sa formation touche à sa fin, Yohan revient sur son expérience de greffier stagiaire qui rime avec entre-aide et bienveillance.
Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir greffier ?
Je souhaitais pouvoir participer au fonctionnement de la justice à mon échelle, exercer un métier polyvalent et humain.
Comment se passe la vie sur le campus de l’ENG ?
La vie à l’ENG est rythmée par les cours portant sur les nombreuses procédures, civiles et pénales, et une première prise en main des divers logiciels utilisés dans les tribunaux. Les cours sont vivants et ont lieu en demi-groupes. Ils combinent l’apprentissage des fondamentaux procéduraux et la pratique avec des travaux dirigés. Cela nous permet de participer et d’avoir un premier contact avec ce qui nous attend lors des stages. L’école organise aussi de nombreux colloques dans ses locaux, auxquels nous pouvons assister.
Nous sommes logés à l’école et nous avons accès au restaurant administratif. En dehors des cours, nous profitons pleinement de la ville de Dijon.
En quoi consiste la formation et comment se déroule-t-elle ?
La formation est divisée en deux grandes parties : la scolarité et la période des stages. Au moment de ma participation, la scolarité s’est déroulée à distance, via la plateforme MOODLE, pendant quatre semaines puis à l’école pendant sept semaines.
La période des stages est principalement constituée des stages pratiques, durant lesquels on est amené à découvrir les différents services d’un tribunal, tant en matière pénale que civile. Cette large période permet d’apprendre et de pratiquer dans les divers services d’un tribunal judiciaire, et également au conseil des prud’hommes et à la cour d’appel.
Ces stages pratiques sont évalués et participent à la constitution d’un classement, selon lequel on peut choisir une juridiction lors des choix de postes.
Ensuite, c’est la période des stages dits d’approfondissements, qui nous préparent au poste auquel on sera affecté dans le tribunal que l’on a choisi. C’est une période qui permet de confirmer ce que l’on a appris et de nous concentrer sur les services liés à notre futur poste.
Qu’avez-vous appris depuis le début de votre stage ?
Cela a surtout été humainement très enrichissant. Outre les connaissances procédurales et l’apprentissage des différents logiciels utilisés dans les tribunaux, les stages pratiques ont été l’occasion de découvrir et de mieux comprendre le rôle polyvalent du greffier, l’adaptabilité nécessaire pour exercer ce métier.
Ces stages m’ont confirmé l’importance du greffier. Cela m'a permis d'observer et de pratiquer ses différentes tâches - dont nous n'avons pas forcément conscience - qui ont lieu pendant ou en dehors des audiences et sont essentielles.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
Je dois avouer que cela ressort principalement de ma période des stages pratiques au tribunal judiciaire de Bobigny. C’est cette réelle bienveillance, cette volonté de chacun des services de me montrer, de me faire participer, de m’intégrer dans tout ce qui était fait. Au moment de rejoindre le tribunal judiciaire de Bobigny, j’étais conscient de la charge de travail de chaque service et j’avais la crainte d’être une gêne. Mais pas une seule fois dans ce tribunal je n’ai ressenti cela. Tous les services m’ont accueilli avec grand plaisir et m’ont permis de me former concrètement, en étant toujours disponible, avec bienveillance et bonne humeur. Ce qui m’a donc le plus marqué, c’est cet esprit de corps, de bienveillance et de volonté d’aider les collègues.
Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous avez revêtu la robe ?
J’ai ressenti une réelle fierté. J’abuse sans doute, mais c’est concrètement le moment où j’ai eu l’impression d’appartenir au corps des greffiers. Évidemment, elle ne fait pas tout et le sentiment d’être greffier est là même lorsque la robe n’est pas de mise, notamment dans les nombreux services où elle n’est pas requise.
Revêtir la robe constitue pour moi un moyen de mettre de côté la personne que l’on est dans le privé, pour être le greffier, le gardien de la procédure.
Quelle est la suite pour vous ?
La prise de poste ! Je serai affecté en tribunal judiciaire à partir de début juin 2024 et je rejoindrai un service qui a toujours fait partie de mes choix – notamment en raison de mon expérience lors des stages pratiques – à savoir le tribunal pour enfants.
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