Cynthia, directrice des services pénitentiaires

Comment présentez-vous votre métier à une personne qui ne le connaît pas ? 

Le métier de directeur des services pénitentiaires suscite beaucoup de curiosité. Pour simplifier, j’explique que c’est un métier qui consiste à assurer la garde des personnes détenues confiées par l’autorité judiciaire. C’est aussi, et surtout, participer à leur réinsertion, grâce aux nombreux partenaires qui nous aident dans nos missions quotidiennes. C’est un métier prenant et enrichissant. 

Quelles sont vos missions ?

En tant que directrice adjointe dans un centre pénitentiaire, je participe aux commissions d’application des peines en présence du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), du juge de l’application des peines (JAP) et d’un représentant du parquet. Je suis chargée de donner l’avis du représentant de l’administration pénitentiaire sur l’octroi de réduction de peine ou de permission de sortir des personnes détenues. J’effectue des audiences régulières auprès de la population pénale afin d’éviter la survenance d’un incident en détention.

Les agents peuvent me solliciter sur diverses questions telles que la gestion de la détention, leur situation personnelle, etc. La gestion humaine, qu’il s’agisse des personnels, des partenaires ou des personnes détenues, constitue un volet très important du métier. C’est un facteur non négligeable d’influence sur le climat de la détention et la gestion d’incidents. 

J’ai également pour mission de porter localement les orientations nationales ou interrégionales dans divers domaines : sécurité, réinsertion, santé, etc.

Quelle serait une journée type ?

Elle se décomposerait en plusieurs phases, à commencer par un temps administratif : lecture de mails, participation à des instances ou des réunions diverses, comités de direction, rapports de détention, etc. 

Il y aurait aussi un temps de présence en détention auprès des agents, qui y voient une marque d’intérêt pour leurs missions. Cela me permet également d’avoir un rapport direct avec la population pénale, qui apprécie cet échange. 

Enfin, il resterait une phase dédiée à la planification des tâches à effectuer, les sollicitations étant nombreuses.

Qu’est-ce qui vous apporte le plus de satisfaction professionnelle ?

Je dirais de participer à ce que les agents et les intervenants trouvent du sens à leur mission. Dans un environnement de travail exigeant et stressant, c’est parfois difficile de se rappeler du sens de notre travail. Je tire également de belles satisfactions personnelles et professionnelles à voir un agent, comme une personne détenue, évoluer favorablement. 

Quelles sont pour vous les qualités et compétences requises pour faire ce métier ?

Avoir un bon sens de la communication est important tout comme savoir être à l’écoute de ses collaborateurs et de la population pénale. Autre atout majeur : savoir déléguer et faire confiance à ses collaborateurs. Il faut être organisé et discipliné dans son travail car les tâches sont nombreuses. Enfin, il faut accorder de l’importance même à ce qui ne paraît pas important, car ce souci du détail peut être déterminant dans le bon déroulement d’une journée. 

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait devenir DSP ?

Je lui dirais de se préparer à l’imprévu, car aucune journée ne ressemble à une autre, et il faut réaménager son emploi du temps au gré de la détention. 
Je lui dirais aussi de se préparer à embrasser une fonction parfois pesante et exigeante au regard de nos responsabilités, mais extrêmement gratifiante et stimulante. Et qu’il ne faut pas avoir peur d’exercer cette profession malgré ses failles ou ses doutes, car elle sera entourée au quotidien de professionnels qui la soutiendront. Pour finir, c’est son expérience et sa personnalité qui feront d’elle un DSP reconnu de ses pairs, et non ce qui est affiché sur un CV.

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