Cédric, greffier

Interview

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« C’est un métier technique, riche, varié, altruiste et représentatif de la notion de service public. »

Cédric est greffier dans un tribunal de proximité. Après une première carrière dans le secteur privé, des circonstances personnelles l’ont forcé à repenser sa carrière et à se rediriger vers le droit. Un choix qu’il ne regrette pas et qui lui a permis de se sentir utile à la société. C’est avec fierté que Cédric parle de son métier de greffier et des différentes missions qui lui incombent. 

Pouvez-vous vous présenter rapidement ? 

J’ai suivi un cursus complet de droit, sanctionné par un master 1 en droit privé complété d’un master 2 en droit privé mention médiation. Cependant, ma passion pour l’informatique m’a amené à travailler en tant que formateur et commercial dans une entreprise d'informatique et de micro-informatique multinationale américaine pendant quinze ans.
Suite à un accident du travail, qui a entraîné un handicap, j’ai décidé de me reconvertir pour devenir greffier des services judiciaires. J’ai bénéficié du recrutement réservé aux travailleurs handicapés en 2014. Il s’agit d’un recrutement sur titres sans passer le concours. À l’issue de ma formation à l’École nationale des greffes, j’ai exercé dans un service des tutelles majeurs jusqu’en 2021. Ensuite, j’ai pris mes fonctions actuelles de greffier, de régisseur et de correspondant local informatique. L’an dernier, j’ai réussi l’examen professionnel d’accès au grade de greffier principal.

De quels dispositifs d’inclusion bénéficiez-vous dans votre quotidien professionnel ?

Je suis suivi par la médecine de prévention qui est rattachée au ministère du Travail et dont les locaux sont proches de la juridiction dont je dépends. J’ai une visite presque tous les ans. Mon poste de travail a été aménagé grâce aux préconisations et l’intervention d’un ergothérapeute. Je suis régulièrement en contact avec la correspondante handicap locale du tribunal judiciaire du ressort. De plus, si j’ai besoin, l’assistant de prévention de mon tribunal est à l’écoute et sait se rendre disponible.
Enfin, mon directeur a accepté que j’aménage mes temps de travail, afin que je puisse mieux gérer la fatigue liée à mon handicap.

Comment décririez-vous votre métier à une personne qui ne le connaît pas ?

C’est un métier technique, riche, varié, altruiste et représentatif de la notion de service public. Par exemple, lorsque j’étais au service des tutelles majeures, une partie de mon travail était d’assister les familles en détresse face à une situation complexe. Il s’agissait de leur expliquer la procédure et de les accompagner dans leurs démarches. 

Quelles sont vos missions à votre poste actuel ? 

J’exerce plusieurs responsabilités : greffier du service civil, greffier du service d’accueil unique du justiciable (SAUJ), régisseur, correspondant local informatique et le secrétariat de la présidente de la juridiction.
Quand je suis au SAUJ, mon rôle est d’accueillir et de renseigner les justiciables. Quand je suis au service civil j’assiste le magistrat lors des audiences, je vérifie la conformité de la procédure pour que les droits de chaque partie soient respectés. En tant que régisseur, je suis en charge de la régie d’avance, qui permet notamment de faire des avances de frais lorsqu’il faut indemniser des jurés d’assise.

Qu’est-ce qui vous apporte le plus de satisfaction professionnelle au quotidien ?

Ce qui me satisfait le plus c’est le sentiment d’être utile, de contribuer au service public de la Justice et d’accompagner les citoyens dans leurs démarches et l’expression de leurs besoins. C’est important pour moi d’être au contact des justiciables que ce soit pour responsabiliser les personnes en comparution face à leurs actes ou pour aider les victimes. 

Quels conseils donneriez-vous à une personne en situation de handicap qui hésiterait à devenir greffier ? 

Peut-être réfléchir au métier en lui-même et son adéquation avec votre handicap. Pendant les audiences, un greffier peut rester assis pendant de longues heures. Certaines fonctions peuvent impliquer des fins d’audience tardives. 
En résumé, avant le recrutement, faites bien le point sur vos capacités et une fois en poste, faites appel aux dispositifs d’inclusion.

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