Audrey, psychologue du ministère de la Justice

Interview

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"J’ai fait le choix de m’investir dans l’accompagnement d’autrui."

Audrey est psychologue clinicienne et exerce au service pénitentiaire d’insertion et de probation du Calvados depuis un an. Après avoir exercé de nombreuses années en tant que contractuelle au sein de l’administration pénitentiaire, Audrey a profité du nouveau concours des psychologues du ministère de la Justice lancé en 2022 pour inscrire sa carrière dans une mission de service public et d’accompagnement des personnes en milieu pénitentiaire. Passionnée et engagée, Audrey revient sur son parcours et  présente ses missions.

Pouvez-vous vous présenter en quelque mots ?

Diplômée d’un master professionnel de psychologie clinique et pathologique, j’ai d’abord travaillé auprès d’enfants en service de pédiatrie et en centre de références des troubles des apprentissages. J’ai ensuite travaillé dans l’accompagnement de professionnels du secteur social avant d’intégrer l’administration pénitentiaire en 2008 en tant que psychologue du personnel contractuelle. Par la suite, j’ai pris les fonctions de psychologue parcours d’exécution des peines (PEP) dans un centre pénitentiaire accueillant des personnes détenues pour de longues peines. En 2022, j’ai intégré un service pénitentiaire d’insertion et et de probation, et j’ai passé le concours de psychologue du ministère de la Justice.

Pourquoi avoir choisi de devenir psychologue du ministère de la Justice ?

J’ai fait le choix de m’investir dans l’accompagnement d’autrui, de par mon métier de psychologue et dans une mission de service public en travaillant pour l’État.
Pour un psychologue, le ministère de la Justice est un lieu de pratique, qui conjugue adaptation, autonomie et créativité. J’apprécie particulièrement le dynamisme et la variété de mes missions. La place et les missions du psychologue sont toujours en cours de construction et d’évolution. Je trouve particulièrement stimulant de participer à cela.
Ce ministère est très dynamique. Il nous place au cœur des enjeux de la société et des choix que nous faisons collectivement. Il y existe de nombreuses fonctions pour un psychologue avec des missions et un public très diversifié puisqu’il est désormais possible d’exercer dans les différentes directions.

Vous faites partie de la première promotion de psychologues corps communs du ministère de la Justice. Comment avez-vous préparé ce concours ? Quel a été le processus d’affectation ?

Avec d’autres confrères psychologues de la direction interrégionale du Grand-Ouest, nous sommes amenés à nous regrouper par fonction et pour des missions transversales. Ensemble, nous avons décidé de préparer ce concours "en équipe".  
En participant à la première édition de ce nouveau concours, nous ne pouvions pas nous reposer sur le parcours de pairs ou sur une expérience précédente. Nous avons beaucoup communiqué ensemble et procédé par étape : d’abord l’écriture du dossier RAEP [reconnaissance des acquis de l'expérience] avec une formation, des échanges et des relectures entre collègues. Puis nous avons préparé l’oral avec une formation et une journée de simulation d’entretiens entre nous.
J’ai également consacré du temps à de nombreuses lectures sur les grands sujets d’actualités du ministère. Cette préparation m’a permis de réfléchir sur mon engagement et à ce que le statut modifie dans mon parcours, à mon rapport à cette institution pour laquelle je travaille depuis 14 ans. Après le concours, j’ai été affectée au poste que j’occupe actuellement au service pénitentiaire d’insertion de probation (SPIP) du Calvados.

Connaissiez-vous l’environnement de l’insertion et de la probation au préalable ? Était-ce un choix de votre part ? Quelles y sont vos missions ?

Cette fonction est la troisième que j’occupe depuis mon arrivée dans l’administration pénitentiaire. Lorsque j’étais psychologue PEP, je travaillais en lien étroit avec le service pénitentiaire d’insertion et de probation. Quand un nouveau poste a été créé au SPIP, j’y ai postulé avec enthousiasme. Il n’y a pas de mobilité imposée pour les psychologues.
Au quotidien, j’accompagne les conseillers d’insertion et de probation en leur apportant un éclairage clinique dans le suivi individuel des personnes placées sous main de justice. Je participe également aux commissions pluridisciplinaires et à l’ensemble du processus lors des prises en charge collective. Cela comprend l’analyse des besoins, la création du contenu, la constitution du groupe et les préparations de séances et débriefings au bilan.

Qu’est-ce que cela apporte à votre pratique clinique ?

Ces missions sont particulièrement riches sur le plan clinique. De par la spécificité des missions du ministère de la Justice, nous travaillons avec un public contraint. Plus encore qu’ailleurs, cela me permet en tant que psychologue de veiller constamment au respect de la subjectivité de la personne, de son temps psychique et de sa personnalité afin de lui permettre de s’approprier les mesures qui la concernent. Il s’agit de remettre la personne au cœur de son accompagnement.

Qu’est-ce qui est source de fierté dans votre métier, et qui pourrait donner envie à un pair de se présenter au concours ?

En tant que psychologue au SPIP, je vis de nombreux moments de satisfaction professionnelle. Je peux ressentir l’apport de ma fonction aussi bien dans les accompagnements individuels que lors des prises en charge collectives. J’ai le sentiment de participer à de grands enjeux de société tout en étant au plus proche de la singularité de chacun. 
Le poste que je viens d’intégrer me passionne. D’ici quelques années, j’envisage de peut-être travailler à la protection judiciaire de la jeunesse pour développer une pratique différente. Cela est maintenant rendu possible grâce au corps commun des psychologues du ministère de la Justice.

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