Sandrine, assistante de service social du ministère de la Justice

Interview

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"Travailler pour le ministère de la Justice, c’est se sentir proche de la société et apporter notre concours à la population en faisant appliquer et respecter les lois."

Sandrine est assistante de service social au ministère de la Justice depuis 1994. Après avoir longtemps travaillé auprès de jeunes pris en charge par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), elle est rattachée à un service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) où, depuis 13 ans, elle exerce auprès de personnes placées sous main de justice. Forte de son expérience, elle parle de ses missions et de ses conditions d’exercice très spécifiques, avec toujours pour objectifs la prévention de la récidive et la réinsertion.

Pouvez-vous présenter votre parcours professionnel ?

J’ai obtenu mon diplôme d’État d’assistante de service social (ASS) en 1992. J’ai travaillé deux ans comme assistante de service social polyvalente en secteur classé ZUP [zone à urbaniser par priorité]. J’ai passé le concours de la fonction publique territoriale [le concours a changé depuis]. Confrontée à de nombreuses situations d’évaluation de la protection de l’enfance, j’ai choisi alors de me spécialiser dans ce domaine. J’ai intégré la protection judiciaire de la jeunesse où j’ai exercé pendant 17 ans.
En 2011, j’ai demandé ma mutation professionnelle en service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) où j’exerce encore à ce jour. Il s’agissait d’une création de poste. La place et le rôle de l’ASS étaient à construire. J’avais besoin de « connaître ou investiguer » la place de l’auteur dans mon parcours professionnel après avoir connu celle des victimes.

Quelle est votre mission au ministère de la Justice ?

Le ministère de la Justice prend en charge les personnes condamnées ou en attente de leur jugement. Il y a, de ce fait, un début et une fin de prise en charge définie par l’exercice de la mesure judiciaire. J’apprécie de travailler dans un cadre juridique qui me permet d’apporter des limites et des repères. En détention, nous devons accompagner les personnes dans leurs démarches parce qu’elles ne peuvent plus les faire seules du fait de la dématérialisation, qui est impossible en détention. Nous nous devons aussi les responsabiliser. C’est le faire avec et non à leur place !
Travailler pour le ministère de la Justice, c’est se sentir proche de la société et apporter notre concours à la population en faisant appliquer et respecter les lois.

Quelle est la singularité de votre mission en SPIP ?

C’est l’accès et/ou le maintien des droits sociaux pour les personnes détenues ou placées sous main de justice. En détention, j’accorde beaucoup d’importance à rendre la personne privée de liberté autonome dans ses démarches.  Je coconstruis avec elle des projets, notamment en ce qui concerne la préparation à la sortie. Je privilégie le travail de partenariat afin de passer les relais aux institutions extérieures. Je rencontre les partenaires régulièrement. Les demandes des personnes placées sous main de justice sont principalement :

  • la régularisation de leur situation administrative
  • le maintien de leurs droits au revenu de solidarité active (RSA), à l'allocation aux adultes handicapés (AAH), à la pension d'invalidité
  • le maintien et ou la recherche d’un hébergement à la libération
  • l'accès aux soins
  • le handicap, la vieillesse
  • le maintien des liens familiaux
  • les mesures de protection.

Auprès de qui intervenez-vous ? Dans quels types d’établissements exercez-vous ?

J’interviens sur deux établissements pénitentiaires : une maison d’arrêt et un centre pénitentiaire (maison d'arrêt et quartier de semi-liberté). Les personnes que je rencontre peuvent me solliciter directement. Mes collègues conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation peuvent aussi m’en adresser.
J’interviens dans le cadre d’entretiens individuels mais je peux aussi proposer du travail collectif sur des thématiques qui relèvent de l’action sociale et de la santé. Mon intervention peut être ponctuelle.
L’accès aux droits sociaux est un moyen pour instaurer une relation d’aide et proposer un accompagnement de la personne en mobilisant ses ressources et ses potentialités. L’ASS peut intervenir dans tout le parcours d’exécution de la peine de la personne, du parcours arrivant au parcours sortant, en apportant conseil, soutien et orientation.
L’assistant de service social travaille en pluridisciplinarité au sein de son équipe et participe aux réunions et synthèses. Son analyse de la situation et la connaissance des différents réseaux apportent une réelle plus-value qui permet de concourir à la mission de prévention de la récidive et ainsi qu’une aide à la décision.

Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans votre pratique professionnelle ?

La prise en charge globale de la personne. La demande d’intervention formulée, par exemple, pour l’élaboration d’une carte nationale d'identité peut amener à échanger sur différentes problématiques telles que les addictions, la violence, la santé...  et aboutir à un accompagnement social.

Qu’est-ce qui vous apporte le plus de fierté ou de satisfaction ?

Ma plus grande fierté ou plutôt ce qui me permet de croire à mon métier, c’est d’avoir apporté à un moment de la vie d’une personne, une réflexion sur sa situation ou sa problématique, en lui redonnant une place dans la société.
C’est aussi lorsqu’une personne se montre en capacité de se questionner ou de questionner son passage à l’acte. Ou bien encore lorsque la situation sociale de la personne a pu être régularisée.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait se présenter au concours ?

Il faut se donner les moyens de préparer le concours pour pouvoir proposer ses compétences, ses motivations, ses savoir-faire au public du ministère de la Justice, qu’il s’agisse des mineurs, des adultes ou des professionnels.
Notre ministère offre de nombreux postes de travail dans trois directions qui permettent à chacun d’entre nous de s’épanouir et de découvrir divers types de population. Nos missions évoluent très régulièrement, et nous sommes réellement reconnus pour notre spécificité par notre ministère. J’ai travaillé à la PJJ, au SPIP et il me reste encore à découvrir le secrétariat général !

 

Nathalie, assistante de service social du ministère de la Justice

Nathalie est assistante sociale diplômée d’État et travaille auprès du personnel au tribunal judiciaire de Melun. Elle a rejoint le ministère de la Justice par voie de détachement en 2007.

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