Sabri, surveillant pénitentiaire dans un établissement pour mineurs

Portrait

Aller au contenu

C’est un métier qui demande d’être ouvert, de travailler dans un bon état d’esprit, pour avoir un impact positif sur la vie des personnes suivies et plus globalement sur la vie en détention.

Surveillant pénitentiaire depuis 14 ans, Sabri exerce dans un établissement pénitentiaire pour mineurs. Découvrez son parcours, son quotidien et ses motivations !

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre carrière ?

Ça fait 14 ans que je travaille à l’administration pénitentiaire. J’ai d’abord exercé dans un établissement de la direction interrégionale de Dijon en tant que surveillant d’étage, avant d’intégrer un établissement pour mineurs (EPM) qui venait d’ouvrir. Quand j’ai intégré l’administration pénitentiaire, c’était déjà ce que j’avais en tête : j’avais déjà fait de l’encadrement sportif auprès des jeunes, et c’est ça qui me plait.

Avant de prendre nos fonctions, nous avons été accompagnés par des anciens des quartiers mineurs et des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse, et avons suivi une formation validante à l’Énap. Le public mineur est totalement différent du public adulte, et la prise en charge n’est pas la même : notre posture, notre rapport aux personnes détenues doivent être adaptés à leur âge. Il y a plus de proximité, même si nous exigeons toujours le respect.

À quoi ressemble votre quotidien ?

Mon poste actuel est « multicasquette » - digne d’un « Macgyver » comme le disent mes collègues. Avec mon binôme, un autre surveillant, on s’occupe des vestiaires (vêtements ou linge apporté par les familles), du courrier, du téléphone, des cantines*, ou encore de certaines extractions médicales ou transferts. Finalement, on est un lien avec l’extérieur pour les détenus, on représente indirectement l’accès au monde en dehors de la détention. C’est un poste où il y a toujours quelque chose à faire, et où aucune journée ne se ressemble vraiment. Certaines missions sont quotidiennes, d’autres hebdomadaires : on organise notre planning selon les besoins.

C’est aussi un quotidien qu’on partage avec les autres services de l’établissement. On travaille en continu avec les collègues des unités et les éducateurs, pour assurer le meilleur suivi des mineurs détenus. Il faut être patient, et à l’écoute. C’est un métier qui demande d’être ouvert, de travailler dans un bon état d’esprit, pour avoir un impact positif sur la vie des personnes suivies et plus globalement sur la vie en détention.

Qu’est-ce qui vous plait, dans ce métier ?

Je me retrouve bien dans ce métier, dans cet établissement. Les jeunes, on arrive à leur parler, à discuter et accompagner leur réinsertion. Le but final, ce n’est pas de les enfermer, mais de leur apprendre les gestes du quotidien. Ici, il faut se lever le matin, déjeuner à l’heure, prendre ses responsabilités. Leur offrir un vrai encadrement, c’est ça que j’aime. Évidemment, les jeunes testent, ils sont jeunes ! Mais à force de communiquer, quand ils comprennent qu’on est là pour les aider au mieux, pas pour les embêter, ça va mieux. Le but, c’est de ne pas les revoir. Nous, on est heureux quand un jeune ne revient pas.

* La « cantine » est la « boutique » de l’établissement, par le biais de laquelle les personnes détenues peuvent acheter objets, nourriture, produits ménagers... Sabri s’occupe des commandes, de la gestion du stock et de la distribution des produits.

(c) Photo : Dominique Fouiner

EPM ?

Les personnes détenues mineures peuvent être incarcérées dans un quartier mineurs d’un établissement pénitentiaire ou au sein d’un établissement pénitentiaire pour mineurs. La prise en charge des mineurs au sein des lieux de détention est assurée par des professionnels de l’administration pénitentiaire et de la protection judiciaire de la jeunesse avec la collaboration de l’éducation nationale et de la santé.

        

Nos actualités

Contactez-nous

Vous avez besoin d'informations sur les procédures administratives et le recrutement ?