Frédéric, conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation

Interview

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 « C’est un métier complet pour qui veut s’épanouir professionnellement. »

Pouvez-vous vous présenter rapidement ? 

Après des études de sciences politiques à l’IEP de Grenoble, j’ai longtemps travaillé dans le secteur médico-social. Dans un premier temps, j’ai occupé un emploi à la direction financière de l’association des paralysés de France. Dans un deuxième temps, l’association m’a proposé de diriger la direction départementale de l’Aube regroupant tous les établissements de la structure associative sur le département. 
Ensuite, j’ai été responsable de pension de famille. Ma première expérience dans la Fonction publique fut en tant que contractuel au centre communal d'action sociale d’Échirolles, dans l’Isère, pendant six mois. À 50 ans j’ai décidé de reprendre mes études pour obtenir un master 2 économie sociale et solidaire, avant de passer le concours de CPIP par le biais de la troisième voie.

Pourquoi avez-vous choisi de devenir conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation ?

Fort de mon expérience dans le secteur associatif, où j’ai notamment accompagné des personnes en situation de handicap, j’avais envie d’appréhender un autre type de public. La population pénale m’intéressait. L’administration pénitentiaire s’est imposée à moi pour dans l’accompagnement des personnes placée sous main de justice (PPSMJ).

Comment expliquez-vous votre métier à une personne qui ne le connaît pas ?

Depuis que je suis sorti de l’École nationale d’administration pénitentiaire (ENAP), j’ai une appétence particulière pour le milieu fermé (dans des établissements pénitentiaires). Dans le métier de CPIP, il y un double positionnement social et judiciaire, car il s’agit d’accompagner les personnes condamnées dans le cadre établi par l’application des peines (aide à la décision judiciaire).

C’est un métier polyvalent comprenant plusieurs missions clés comme l’accompagnement individuel, qui consiste à aider les PPSMJ à construire un projet personnalisé favorisant leur insertion sociale et professionnelle. Il s’agit de les préparer à la sortie de détention et de s’assurer du suivi de l’exécution de la peine. Cela peut notamment passer par les aider à trouver un logement, un emploi, ou de leur proposer un accompagnement psychologique ou addictologique.

C’est aussi organiser des groupes de parole ou des programmes de prévention de la récidive, faire des entretiens motivationnels ou des entretiens de recadrage en cas d’incident, des entretiens d’accueil pour recueillir des informations, et des entretiens de suivi pour évaluer l’avancée du parcours. Enfin, en tant que CPIP, je suis amené à rendre compte régulièrement aux magistrats via des rapports.

Bref, c’est un métier complet pour qui veut s’épanouir professionnellement.

Comment s’organise votre travail ?

Ce qui est passionnant dans ce métier c’est qu’il n’y a pas de journée type. Les imprévus et les urgences rythment le quotidien. Toutefois, il y a des impératifs journaliers et hebdomadaires comme les entretiens avec les personnes détenues arrivantes, les commissions pluridisciplinaires uniques, les commissions d'application des peines, les rapports aux magistrats, la mise en place des activités et la vérification de leur bon déroulement, ou encore la préparation des projets de sortie des personnes libérables. Mais un impératif de sécurité en détention peut venir remettre en question toutes vos prévisions de la journée. Il faut donc continuellement s’adapter au rythme de la détention.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

J’avoue avoir une préférence pour l’animation des prises en charge collectives car je trouve que le travail en groupe permet aux personnes détenues de réfléchir collectivement sur leur situation. L’interaction permet de s’opposer, de confirmer et ainsi d’élaborer des plans d’actions pour ne plus commettre d’infractions. Notre but est de prévenir la récidive. Faire émerger une dynamique positive chez les PPSMJ est passionnant.

Le travail en équipe avec d’autres professionnels, surveillants, assistants de service social, psychologues, par exemple, est essentiel, car seule cette pluridisciplinarité sur un temps plus ou moins long peut permettre à une personne suivie de ne plus commettre d’infraction.

Selon vous, quelles sont les qualités et compétences requises pour être CPIP ?

L’empathie et la bienveillance sont essentielles pour comprendre la personne suivie dans sa diversité. L’adaptation et la polyvalence sont aussi requises. Quand on est CPIP, on exerce plusieurs métiers en un seul : on anime, on rédige, on monte des projets, on développe des partenariats avec des intervenants extérieurs.

Il faut aussi de la rigueur dans l’organisation de son travail et dans la rédaction des rapports.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite se présenter au concours de CPIP ?

Soyez ouvert d’esprit et curieux, intéressez-vous au monde de la Justice dans son ensemble. Vous pourrez transmettre cette richesse intellectuelle aux personnes que vous suivrez et leur permettre de s’ouvrir à d’autres attitudes que des comportements délictuels.

Enfin, un conseil purement technique : lisez les rapports des jurys des années précédentes pour préparer votre concours. 

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