Djim Momath, surveillant pénitentiaire

Interview

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« La diversité des missions fait que ce métier est aussi synonyme d’une évolution de carrière assez intéressante. »

Djim Momath est surveillant pénitentiaire. C’est après une première vie professionnelle qu’il fait le choix de se reconvertir. Motivé par les missions, les responsabilités et les perspectives d’évolution, il décide de passer le concours externe de surveillant. C’est avec beaucoup de fierté qu’il parle de son parcours et de sa nouvelle carrière au sein de l’administration pénitentiaire.

Pouvez-vous présenter votre parcours avant de vous inscrire au concours de surveillant ? 

J’ai connu un parcours académique assez classique jusqu’à la fac. Je suis rapidement entré dans la vie professionnelle, en exerçant des petits boulots sans jamais arrêter d’apprendre. Si j’ai travaillé comme agent commercial, c’est en qualité de manager dans la restauration pendant une dizaine d’années que j’ai effectué une grande partie de ma carrière. Mais à la suite de la Covid 19 et des difficultés engendrées, l’entreprise a fait faillite et a procédé à des licenciements économiques. J’ai alors mené des recherches, posé des questions sur le métier d’agent de l’administration pénitentiaire, que je trouvais particulièrement intéressant et valorisant. À partir de là, ma reconversion a été rapide car je savais déjà ce que je voulais faire.

Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir surveillant pénitentiaire ? 

C’est d’abord le sens des responsabilités et du devoir qui m’ont poussé à passer le concours. Pour moi, c’est un honneur et surtout un privilège de servir la société et la Justice à travers le métier de surveillant pénitentiaire. La diversité des missions fait que ce métier est aussi synonyme d’une évolution de carrière assez intéressante. 
Il y a également la sécurité de l’emploi qui est un facteur non négligeable.

En quoi consiste la formation et comment se déroule-t-elle ?

La formation consiste à nous préparer sur le plan juridique, humain et professionnel. L’École nationale d’administration pénitentiaire (ENAP), qui a en charge ce volet, ne ménage aucun effort pour nous mettre dans les meilleures conditions afin de pouvoir aborder le métier avec sérénité et professionnalisme. 
La formation se déroule en trois cycles avec deux stages en établissement. Un premier stage dit « de découverte », d’une durée de cinq semaines, nous permet de découvrir la réalité au plus près. Il y a un deuxième stage pratique, également d’une durée de cinq semaines, pendant lequel nous pouvons consolider les acquis du premier stage tout en continuant à apprendre. Car l’une des richesses de ce métier c’est qu’on apprend tous les jours.

Comment se passe la vie sur le campus de l’ENAP ? 

Ce sont des moments agréables et très instructifs que je ne suis pas près d’oublier. Les hébergements sont mis gratuitement à notre disposition. Nous sommes seul en chambre et l’administration est très attentive à toutes nos requêtes... La restauration est totalement gratuite le midi. Pour le repas du soir et le petit déjeuner c’est largement subventionné. D’ailleurs, pour les collègues qui font face à des difficultés, il est possible de se rapprocher du service assistance sociale de l’école. En clair, tout ce qu’on nous demande c’est d’être respectueux de l’institution et des valeurs qu’elle incarne. La direction est intransigeante sur ce plan.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué pendant votre formation ?

Personnellement ce qui m’a le plus marqué pendant ma formation, c’est sans doute la bienveillance des personnels pénitentiaires et le professionnalisme dont ils ont fait preuve à notre égard. Quel que soit leur grade, ils sont là pour nous orienter, répondre à toutes nos interrogations, nous accompagner dans nos choix respectifs. 
Pendant les stages, notamment celui que j’ai fait à Paris-La-Santé, les responsables en charge de la formation et la direction nous ont été d’un apport décisif de par la qualité de l’accueil, de la prise en charge et de l’accompagnement au quotidien.

Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous avez porté l’uniforme ?

Une immense fierté mais aussi le début d’une grande responsabilité. D’abord vis-à-vis de moi-même mais également vis-à-vis de la société au nom de laquelle j’agis. 

Aujourd’hui, quelles sont vos missions ?

J’assure la prise en charge des personnes sous main de justice dans un établissement, mes missions principales sont la garde et la sécurité des personnes détenues. Pendant le service du matin, qui commence à 6h45 pour finir à 13h, je dois m’assurer que les personnes détenues sont présentes à travers un appel. Même chose pour le service du soir (12h45 - 19h). Tout au long de la journée, je dois veiller à fluidifier leurs déplacements à l’intérieur de l’établissement, que ce soit vers le service médico-psychologique, l’unité sanitaire ou les parloirs par exemple. 
En tant que surveillant, je participe à la réinsertion, c’est un volet essentiel du métier. Je suis régulièrement amené à collaborer avec des collègues conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP) et d’autres intervenants extérieurs comme les associations, les avocats etc. 

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite faire ce métier ? 

Le métier de surveillant pénitentiaire connaît de réelles évolutions et perspectives ces dernières années. Donc le conseil que je donne, c’est d’abord d’aller sur le site du ministère de la Justice pour trouver la bonne information. 
Il faut de la motivation et une bonne préparation car le classement final peut être décisif dans le choix d’affectation à la sortie d’école. Il faut de la curiosité et ne pas avoir peur des questions. La patience est essentielle surtout quand on gère de l’humain. Il faut aimer ce métier pour s’épanouir. 

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