Sylvia, surveillante pénitentiaire et assistante de prévention

Interview

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« On travaille avec des personnes, pas des numéros. Le contact avec les personnes détenues est au cœur de notre métier. »

Quel est votre parcours ?

J’ai eu un parcours un peu décousu avant la pénitentiaire. J’ai d’abord passé un brevet d’études professionnelles (BEP) agricole pour devenir auxiliaire de vie. J’ai ensuite été femme de ménage à l’ADMR (Aide à domicile en milieu rural), un réseau associatif de services à la personne. Suite à cette expérience, j’ai passé un CAP d'employé en pharmacie et j’ai été employée six ans dans une pharmacie. Puis j’ai travaillé dans des écoles, colonies et vacances et cantines scolaires. Lassée des petits boulots de courte durée et pensant de plus en plus à la stabilité de l’emploi et à ma retraite, je me suis dirigée vers la pénitentiaire, dans laquelle je suis entrée en 2007.

J’avais cette idée en tête depuis les années 2000, alors que j’avais rencontré un surveillant qui m’avait convaincue de passer le concours. Seulement, à l’époque, il y avait un critère de taille : j’étais trop petite pour le passer [ce critère n’existe plus, il est juste recommandé d’avoir les yeux à hauteur de l’œilleton, c’est-à-dire 1m50 ; ndlr]. J’ai donc pu passer le concours et je l’ai eu du premier coup !

À l’issue de mon concours et de ma formation à l’Enap, j’ai intégré directement un centre de détention et je n’ai fait que de la détention pendant plus de 15 ans. En janvier 2022, je suis passée assistante de prévention. Sous l’autorité de la direction, je suis responsable de l’hygiène, la santé et la sécurité des personnels, en coordination avec les pompiers et la médecine de prévention. Pour cela, j’ai suivi une formation spécialisée à l’Enap en 2014. L’école propose de multiples formations même une fois surveillant.

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J’ai quitté la détention avec regret car je m’y plaisais beaucoup. Le métier de surveillant d’étage me passionnait et le contact avec les personnes détenues me manque. En maison centrale, on est responsable d’une quinzaine de personnes détenues, on travaille avec des personnes, pas des numéros. Le contact avec les personnes détenues est au cœur de notre métier. C’est très différent des maisons d’arrêt où les détenus sont plus nombreux. Mais la problématique de l’hygiène en détention me paraissait primordiale, et j’ai décidé de devenir assistante de prévention. L’épidémie de Covid-19 a joué un rôle crucial dans ce choix : j’ai vu les enjeux de cette problématique de mes propres yeux.

À quoi ressemble votre quotidien ?

Mon quotidien est rythmé par le temps. Une prison tourne 24 heures sur 24 grâce à des relèves. Il est donc primordial d’être ponctuel. Pour nous, pour les détenus, et pour les surveillants que l’on relève.

Notre quotidien est organisé autour de deux missions principales. D’abord l’appel des personnes détenues : il faut vérifier en permanence qu’ils sont tous présents et en bonne santé. Puis la gestion des mouvements tout au long de la journée : pour les promenades, sorties, les activités sportives ou autres. 

En tant qu’assistante de prévention, mes missions au quotidien sont différentes : je gère le matériel lié à la Covid-19, les trousses de premier secours, les informations de prévention etc.

Qu’est-ce qui vous motive dans votre métier ?

Quand j’étais en détention, le relationnel avec les personnes détenues me plaisait par-dessus tout. Le respect des lois et de la hiérarchie est également fondamental quand on est surveillant. Ici, on est responsable de personnes qui n’ont pas respecté la loi. Il est primordial pour nous de respecter les règles pour montrer l’exemple et pour le bon fonctionnement de la détention. C’est aussi un aspect qui me plaît dans ce métier, l’ordre et la rigueur. Il faut être droit dans ses bottes.

Enfin, le salaire - qui me permet de vivre mieux qu’avant - est également à prendre en compte. Les heures supplémentaires sont toutes payées et les horaires sont avantageux (car nous travaillons par relèves) et nous avons de vrais congés d’été. C’est appréciable au quotidien. 

Les différents établissements pénitentiaires

Une maison d'arrêt reçoit les prévenus et les condamnés dont la peine n'excède pas deux ans.
Un centre de détention (CD) accueille les personnes condamnées à plus de deux ans considérées comme présentant des perspectives de réinsertion encourageantes.
Une maison centrale reçoit les personnes condamnées à plus de deux ans considérées comme les plus difficiles avec un régime de détention axé sur la sécurité.
Un centre pénitentiaire (CP) est un établissement mixte qui comprend au moins deux quartiers à régimes de détention différents (par exemple un, centre de détention avec un quartier de semi-liberté).

                                               

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