"Le greffier est un pont entre le monde de la justice et les justiciables, il vulgarise le droit."
Céline est greffière dans une cour d’appel. Si elle n’était pas sûre de son avenir professionnel en tant qu’étudiante, une rencontre fortuite avec une ancienne copine de fac a tout changé : c’est au détour de cette conversation que Céline s’est réellement interrogée sur le métier de greffier… Jusqu’à passer le concours ! Découvrez son parcours.
Comment êtes-vous devenue greffière ? Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
J’ai un parcours assez classique : j’étais étudiante en droit, en master "Procédure et médiation", quand j’ai réalisé que ce qui me faisait le plus vibrer c’était bien la procédure et la communication. Je me suis questionnée, jusqu’à ce que je croise par hasard une camarade de fac perdue de vue sur un quai de métro. Greffière, elle m’a interrogée : « On pense qu’on connaît le métier, mais c’est rarement le cas. Est-ce que toi, tu sais ce que c’est réellement ? ».
Comme la majorité des étudiants en droit, je connaissais bien les métiers d’avocat et de magistrat, mais elle avait raison : je ne savais pas grand-chose des greffiers. Avant qu’elle puisse m’éclairer, le métro nous séparait. Alors j’ai fait des recherches et j’ai réalisé que ce n’était pas « juste prendre des notes ». Les greffiers ont une réelle expertise de la procédure, sur de multiples contentieux. Et ils la mettent à contribution en lien avec les magistrats, mais aussi auprès du public.
Le greffier est un pont entre le monde de la justice et les justiciables, il vulgarise le droit. Cela répondait parfaitement aux sujets qui me passionnaient dans mon master, alors j’ai décidé de passer le concours… Et je suis sortie de l’École nationale des greffes au printemps dernier !
Aujourd’hui, j’exerce dans une cour d’appel, dans un service qui est surtout amené à gérer les urgences. Je gère des dossiers avec des délais rapides (généralement, 24 heures) et sur de multiples contentieux. En début de carrière, c’est intimidant ! Je ne pensais pas être capable d’aller aussi loin, d’avoir autant de compétences. Finalement, j’ai dépassé les limites que je me mettais et j’adore ce que je fais. Mon métier est d’une grande richesse, d’une grande diversité. On apprend tellement. Je ne m’imagine pas dans un service plus calme, j’ai rarement le temps de m’ennuyer !
À quoi ressemble une journée type ?
Dans un service dédié aux urgences, il y en a rarement ! Mais normalement, on prévoit du temps pour la préparation des dossiers et des audiences (obtenir les documents nécessaires, faire le point pour savoir s’il faut solliciter des tiers, convoquer les personnes…). Chaque tâche contribue à notre mission première : on veille à ce que la procédure se fasse dans les règles... et on n’a pas droit à l’erreur !
Notre journée est aussi rythmée par les sollicitations des justiciables ou des avocats, par les audiences et par la mise en forme des décisions et la notification des personnes concernées.
Ici, le téléphone sonne tout le temps ! On nous adresse beaucoup de questions de procédure, et quand ce n’est pas cela, c’est un nouveau dossier à réceptionner et préparer en urgence. Il est essentiel d’être bien organisé et de savoir communiquer (ou d’avoir l’envie de s’améliorer), sinon, cela ne marche pas !
Qu’est qui vous plaît dans ce métier ?
La première raison, c’est mon sentiment de justice. La valeur Justice, son application. Mais je ne voulais pas m’arrêter là, je voulais participer à la bonne administration de l’institution, y contribuer pleinement. C’est ce que je fais aujourd’hui, en exerçant un métier qui est indispensable.
Ce que j’aime aussi, c’est être au service de l’autre. On est ici pour le citoyen, et c’est très valorisant sur le plan humain.
Enfin, j’aime aussi le fait que ce soit un travail d’équipe sur le plan purement professionnel comme sur le plan humain. Avec les magistrats et l’ensemble du service de greffe, il y a une réelle solidarité et une très bonne ambiance ! Du reste, c’est assez représentatif des liens qui se forment dès l’école : même en y ayant passé que trois jours [à cause du confinement], j’y ai tissé de vrais liens, avec des gens avec qui je suis toujours en contact aujourd’hui.
Auriez-vous quelques conseils à de futurs candidats ?
Le plus important selon moi : si beaucoup de greffiers ont un master en droit, ce n’est pas une obligation [le concours est accessible à partir de bac+2] ! J’ai beaucoup de collègues greffiers qui sont très bons et qui n’avaient pas d’expérience en droit, ou juste un ou deux ans. Du moment que vous faites preuve de motivation, que vous avez envie de bien faire les choses, vous avez toutes vos chances.
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