Véronique, magistrate

Interview

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"Je me suis reconvertie pour exercer un métier de praticien du droit et apporter ma contribution à la résolution des conflits individuels ou collectifs."

Véronique est magistrate au tribunal judiciaire de Vienne. Elle a rejoint la magistrature par l’une des voies d’accès hors concours : le détachement dans le corps judiciaire. Une nouvelle étape après avoir fait carrière dans la gendarmerie. Elle explique son parcours, sa reconversion et son quotidien.

Quel a été votre parcours professionnel ?

Après un parcours classique en droit, pendant lequel j’ai exercé les fonctions d’assistante de justice au parquet de Digne-les-Bains, j’ai intégré l’École des officiers de gendarmerie nationale (EOGN).
À la sortie de l'école, en 2007, j’ai été commandant de communauté de brigades, puis commandant de compagnie en second. En 2011, j’ai rejoint le centre de production multimédia de la gendarmerie nationale en tant que chargée de formation de l’examen d’officier de police judiciaire (OPJ). Mes fonctions étaient axées sur deux enjeux principaux : développer l'e-learning au sein de la gendarmerie et travailler sur la refonte des sujets OPJ en lien avec la direction des affaires criminelles et des grâces (DACG).
En 2016, je suis passée commandant de compagnie en titre, avant de rejoindre, d’août 2020 jusqu’à mon détachement judiciaire en mai 2021, le groupement de gendarmerie de Haute-Corse pour y exercer les fonctions d’officier adjoint à la police judiciaire (OAPJ). Ces fonctions passionnantes m'ont permis d'appréhender la criminalité corse si particulière.

Pourquoi et comment êtes-vous devenue magistrate ?

Passionnée par le droit et particulièrement la matière pénale, j'ai déposé ma candidature pour intégrer le corps de la magistrature et garder un lien étroit avec le monde judiciaire. En effet, l’évolution de ma carrière d’officier de gendarmerie devait me contraindre progressivement à m’éloigner de la matière juridique pour aller vers un travail de gestion et de coordination en administration centrale. Ainsi, ma volonté de devenir juge, même à titre temporaire, a été essentiellement motivée par mon désir d’exercer un métier de praticien du droit et d’apporter ma contribution à la résolution des conflits individuels ou collectifs.

Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans vos fonctions ?

Aujourd'hui, un an et demi après ma prise de fonctions, je m'épanouis dans ces nouvelles attributions  malgré des débuts un peu difficiles, compte tenu du challenge que cela représentait de sortir de ma « zone de confort » pour réapprendre un métier particulièrement exigeant.
Mais je ne regrette absolument pas mon choix. Je suis ravie d'exercer au parquet qui correspond parfaitement à mon tempérament : le travail en équipe, la collaboration avec de multiples interlocuteurs, notamment les services d'enquête et, de manière générale, la mise en pratique de la matière pénale. J’apprécie également la diversité des missions : la permanence, les audiences (qui sont elles-mêmes très disparates : tribunal pour enfants, correctionnel, comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, commerce...), les réunions ainsi que les projets à mettre en place.
Je suis par ailleurs en charge du pôle famille. À ce titre, je m'occupe des mineurs ainsi que des violences conjugales. J’aime particulièrement les audiences devant le tribunal pour enfants car celles-ci sont toujours riches d'enseignement, pleines d'espoir aussi. L'objectif est de comprendre pourquoi le mineur est passé à l'acte et de tenter de le sortir de la voie de la délinquance.

En quoi votre expérience professionnelle passée constitue-t-elle un atout ?

Mon expérience professionnelle au sein de la gendarmerie m'a aidée à plusieurs niveaux : la faculté d'adaptation inhérente aux différentes prises de fonctions successives au sein de l'institution ; la prise de décision qui est le propre d'un chef militaire et d'un chef d'équipe et qui est le cœur du métier de magistrat ; la connaissance en profondeur des services d'enquête, de leur organisation, de leurs méthodes de travail, de leurs difficultés et de leurs contraintes.

Quels conseils donneriez-vous à un professionnel souhaitant intégrer la magistrature via une voie hors concours ?

J'en vois deux. Au moment de la candidature, actualisez vos connaissances juridiques pour arriver avec des bases solides qu'il faudra rapidement mettre en pratique. Au moment de la prise de poste, organisez-vous au mieux pour éviter d'être vite submergé et trouver rapidement les automatismes pour gagner en efficacité et en assurance.

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