Sarah, psychologue de la protection judiciaire de la jeunesse

Interview

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"On essaie de comprendre quelle est la personnalité du jeune pour pouvoir s’y adapter et trouver la meilleure orientation pour lui."

 

Sarah exerce le métier de psychologue de la protection judiciaire de la jeunesse à l’unité éducative de milieu ouvert de Quimper. Contractuelle depuis 2018, elle sera titularisée au 1er janvier 2022. Rencontre avec cette professionnelle qui apprécie les innovations, le travail d’équipe et surtout de repérer les problèmes à la racine.

En quoi consiste votre métier ?

Mes journées sont surtout rythmées par des entretiens et des réunions. Je mène beaucoup d’entretiens d’évaluation soit individuels, soit familiaux, au sein de l’unité ou à l’extérieur, en fonction de la problématique du jeune et de sa famille. Je les mène seule ou parfois avec un collègue en binôme.
Une demie journée par semaine est consacrée aux échanges avec l’équipe de l’unité afin de donner un éclairage clinique sur la personnalité du mineur et sa dynamique familiale : est-ce qu’une pathologie existe ? Est-ce une question de contexte social ou éducatif ?
J’ai par ailleurs beaucoup de réunions à l’extérieur. Cela m’arrive, par exemple, d’aller au tribunal seule (si la problématique psychique est la plus importante) ou avec un(e) collègue pour restituer la personnalité du mineur au magistrat afin qu’il prenne les décisions les plus adaptées.
Je dois aussi me former et analyser ma pratique. C’est le temps de formation, d’information et de recherche (FIR) qui est de deux jours par mois pour ce qui me concerne. Cela prend la forme d’échanges avec un collectif de praticiens (hors PJJ et pas tous psychologues) afin d’interroger nos pratiques et ce qui se passe dans nos institutions.
Une des grandes missions du psychologue à la PJJ, ce sont aussi les écrits (souvent volumineux !) pour restituer au magistrat, au jeune et à sa famille les éléments de compréhension et faire des propositions.

Qu’est-ce qui vous intéresse et motive le plus dans votre activité ?

J’ai beaucoup de chance d’avoir ce qu’on appelle l’autonomie technique. Je peux utiliser tous les outils que je souhaite dans le cadre de mes entretiens. Par ailleurs, nous sommes le premier maillon de la chaîne pour observer, évaluer, analyser avant d’orienter sur l’extérieur ou éventuellement vers le soin. J’apprécie aussi beaucoup cela.
Il faut bien avouer également que le statut de fonctionnaire ouvre énormément d’avantages pour le psychologue, surtout concernant l’accès à un emploi à temps plein, ce qui est plutôt rare actuellement dans cette profession. On peut aussi bénéficier de mutation, changer d’environnement et solliciter des formations continues en interne pour actualiser et diversifier ses connaissances

Quels conseils pourriez-vous donner à un candidat au métier ?

Il faut être très inventif, toujours proposer des choses nouvelles et avoir du goût pour cela. À titre d’exemple, j’ai développé des actions éducatives comme de l’équithérapie et des groupes de paroles pour des mineurs qui ont commis des infractions à caractère sexuel. Pour exercer ce métier, il est également nécessaire de s’adapter aussi bien à l’autre qu’aux différentes situations que l’on va rencontrer. Enfin, il faut aimer travailler en équipe car on travaille très souvent avec nos collègues et nos partenaires.

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