« La classe Prépa Talents m’a permis de reprendre confiance en mes compétences professionnelles et m’a donné l’occasion de rencontrer des personnes extraordinaires. »
Passionnée par les sciences humaines, c’est en licence de psychologie qu’Océa s’inscrit après le baccalauréat. Au cours de ses années d’études, plusieurs stages lui permettent d’affiner son projet professionnel et de trouver sa vocation : travailler sur le terrain auprès d’un public adolescent. Océa est aujourd’hui éducatrice de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Ancienne élève de la classe Prépa Talents de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ), elle nous parle de son parcours et de ce que ce dispositif lui a apporté.
Pouvez-vous vous présenter brièvement (votre parcours avant de vous inscrire à la CPT) ?
Après ma licence de psychologie, je me suis octroyé une année de réflexion et j’en ai profité pour travailler en tant qu’assistante d’éducation dans un collège. C’est au fil des rencontres avec différents professionnels que j’ai appris l’existence des métiers de la protection judiciaire de la jeunesse. En lisant la fiche de poste, j’ai eu le sentiment que les missions d’un éducateur de la PJJ correspondaient en tout point à ce que je recherchais depuis longtemps. Cette découverte a agi comme un révélateur : je venais de trouver ma vocation professionnelle.
Pourquoi vous êtes-vous inscrite à la classe prépa talents (CPT) de l’ENPJJ ?
Une fois certaine de ma décision de poursuivre dans cette voie, j’ai commencé à rechercher les conditions et modalités pour devenir éducatrice à la PJJ, notamment sur le site Internet du ministère de la Justice. C’est là que j’ai connu l’existence de la classe Prépa Talents de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse. Étant donné mon parcours, il me fallait passer le concours externe. Afin de mettre toutes les chances de mon côté pour réussir le concours et intégrer la formation statutaire, j’ai envoyé mon dossier de candidature pour intégrer la CPT.
De quelles aides avez-vous bénéficié avec ce dispositif ?
J’ai pu bénéficier de nombreuses aides. Tout d’abord d’un point de vue logistique, j’étais logée à la résidence de l’ENPJJ lors des différentes périodes de cours théoriques dispensés à l’école, c’est ce qu’on appelle des regroupements. De même, les trajets depuis mon domicile vers le centre de formation et les repas : tout était pris en charge par l'école.
Comme j’avais travaillé en amont, j’ai pu bénéficier du chômage durant les quatre mois de formation. Une prime de 4 000 euros m’a également été versée à l’issue de la classe Prépa Talent. Cette aide était toutefois soumise à deux conditions : l’assiduité aux cours et justifier de son inscription au concours d’entrée en formation.
Pendant la durée de CPT, deux formateurs étaient référents de la promotion. Ils étaient disponibles pour répondre à toutes nos questions, même en dehors de nos temps de présence à l’école. En plus de nos référents, d’autres professionnels (chercheurs, éducateurs…) étaient présents pour assurer un tutorat individualisé.
En quoi consiste la formation CPT et comment se déroule-t-elle ?
Lorsque j’ai intégré la classe Prépa Talents, le dispositif venait d’être créé et l’organisation était légèrement différente qu’actuellement.
La CPT se divisait en trois regroupements de plusieurs semaines à l’ENPJJ, répartis sur quatre mois. Durant chacun des regroupements, nous avions des cours magistraux sur l’histoire de la PJJ, des cours de sociologie, notamment sur la délinquance des mineurs, des apprentissages sur la psychologie des adolescents, de la criminologie, des cours de droit, et plus particulièrement sur le code de la justice pénale des mineurs (CJPM).
En parallèle, nous nous exercions aux différentes épreuves du concours, avec pour l’oral des tables rondes et la présentation orale, et pour l’écrit, l’analyse de plusieurs études de cas. Des ateliers de développement personnel, comme de la sophrologie, étaient aussi inclus dans la formation.
À cause de la période post-COVID, le stage obligatoire n’a pas pu être possible. Il a été remplacé par des temps d’observation sur les terrains entre chaque période de cours. C’est dans ce cadre-là que j’ai pu faire un stage d’une semaine en milieu ouvert pour mieux appréhender les missions et la mise en œuvre des mesures éducatives. Nous avons aussi eu accès à des formations en ligne et à une plateforme collaborative afin de continuer nos apprentissages et de pouvoir échanger avec nos formateurs en amont du concours.
Quels ont été les bénéfices de la CPT pour la suite de votre formation ?
La classe Prépa Talents m’a apporté beaucoup, tant pour le concours et la formation statutaire que sur le plan personnel.
Concernant le concours, grâce aux conseils des formateurs, je connaissais les attendus du jury. Cela m’a permis de me préparer au mieux et de ne pas être envahie par le stress lors des différentes épreuves.
Dès l’entrée en formation d’éducatrice, les connaissances acquises pendant la CPT ont trouvé tout leur sens notamment lors de stages sur les terrains. Acronymes, CJPM ou développement de l’adolescent, tous ces outils m’ont été très utiles pour m’adapter rapidement à ce nouvel environnement de travail. À nouveau, j’étais plus sereine quant à ce début de formation car j’avais déjà assimilé un certain nombre de connaissances théoriques indispensables à la pratique éducative.
Enfin, sur un plan plus personnel, la classe Prépa Talents m’a permis de reprendre confiance en mes compétences professionnelles. Elle m’a aussi donné l’occasion de rencontrer des personnes extraordinaires au sein du groupe de formateurs et des éducateurs en devenir.
Aujourd’hui, vous êtes éducatrice en unité éducative d’hébergement collectif (UEHC). Quelle serait une journée type ?
Il me semble important d’indiquer qu’un UEHC est un établissement de type foyer. Rares sont les journées qui se ressemblent.
En UEHC, les éducateurs travaillent en équipe. Ils font le lien avec l’éducateur de milieu ouvert qui est le fil rouge de la prise en charge du mineur confié. La prise en charge est individualisée et dépend des besoins du jeune.
Les missions d’un éducateur en UEHC sont nombreuses. Il s’agit de travailler avec le jeune sur plusieurs aspects : la réflexion sur l’acte commis, la compréhension de la mesure judiciaire, l’insertion professionnelle, la santé, les compétences psycho-sociales, les relations familiales, la vie quotidienne et l’autonomisation, la découverte culturelle… Je peux être amenée à travailler sur différentes vacations dans la semaine : soit le matin, l’après-midi, la journée ou encore la nuit. Il y a une présence éducative constante dans la structure.
Lors des services du matin, avec mes collègues nous effectuons les réveils des jeunes, puis nous les accompagnons vers leurs dispositifs d’insertion respectifs. Pour les jeunes n’ayant pas de formation, nous leur proposons des activités collectives en interne comme des cinés-débats, des ateliers cuisine par exemple.
Tout au long de la journée, nous pouvons aussi accompagner les jeunes sur des temps individuels, ça peut être des rendez-vous médicaux, des audiences auprès du juge ou des recherches de stage.
Des activités obligatoires (séance de sport ou culturelle) sont aussi prévues certaines soirées. Les mineurs confiés ont également le droit à des sorties en autonomie avec un cadre horaire défini.
En dehors des services, il est possible de prendre du temps pour rencontrer les familles, pour monter des projets éducatifs, préparer des camps ou encore effectuer un travail partenarial en vue de réaliser ces différents projets.
Cette année, au sein de l’UHEC dans laquelle je travaille, plusieurs partenariats sont en cours de création notamment avec une résidence senior, un graffeur, une structure de médiation animale…
Il nous est également demandé de rendre compte de l’évolution de la situation du jeune aux magistrats, au travers de l’écriture de rapports ou de notes d’évolution/ d’incident.
Quels conseils donneriez à une personne qui souhaiterait s’inscrire à la CPT de l’ENPJJ ?
Le seul conseil que je peux donner est de se faire confiance. Il n’y a pas qu’un seul parcours qui permet d’accéder à la formation et tout le monde peut avoir sa place dans le domaine de l’accompagnement des mineurs sous main de justice. La différence fait la richesse des équipes et chaque expérience peut devenir ressource dans la prise en charge de ces adolescents. La classe Prépa Talents représente une réelle opportunité pour accéder à la formation statutaire des éducateurs, et il ne faut pas hésiter à envoyer son dossier de candidature !
Le dispositif de classe Prépa Talents de l’ENPJJ vous intéresse ? Les inscriptions pour la prochaine rentrée sont ouvertes jusqu’au 22 septembre 2025.
Qu’est-ce qu’une unité éducative d'hébergement collectif ?
Une unité éducative d'hébergement collectif (UEHC) est une structure de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) communément appelée foyer. Elle accueille des mineurs sur décision judiciaire dans des situations d’urgence ou dans le cadre d’accueils préparés. Elle vise à offrir un environnement sécurisé et structuré, où les mineurs peuvent bénéficier d’un accompagnement psychologique et social et d’activités éducatives destinés à favoriser leur réinsertion sociale et professionnelle.
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