Nicolas, professeur technique de la protection judiciaire de la jeunesse

Interview

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"Mon rôle est de réconcilier des jeunes qui ont eu des parcours difficiles avec les apprentissages et de les accompagner dans la préparation d’une qualification professionnelle."

Nicolas est professeur technique cuisine à l’unité éducative d’activités de jour de Villemomble depuis 2018. Dans cette structure du ministère de la Justice, il prépare l’insertion future de jeunes pris en charge par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).  Un métier riche de sens qui allie passion pour la cuisine et envie de transmettre à des jeunes éloignés des circuits classiques.

En quoi consiste la fonction de professeur technique de cuisine ?

Au quotidien, j’accueille dans mon atelier de formation cuisine des jeunes sous main de justice, suivis par des éducateurs de la PJJ. Ce sont des jeunes qui ont eu des parcours difficiles et mon rôle est de les réconcilier avec les apprentissages et de les accompagner dans la préparation d’une qualification professionnelle.
La cuisine est un formidable outil de remobilisation pour ces jeunes. Ils découvrent la variété des métiers de la cuisine : préparation culinaire, pâtisserie, boulangerie, service en salle… Ils acquièrent des compétences, ils apprennent des règles et des rythmes de travail, ils se préparent à la vie professionnelle. Ici, les jeunes en formation assurent un service de traiteur et de production de plateaux repas à la demande de nos clients qui sont pour la plupart des institutionnels.

Quel est votre parcours ?

J’ai un parcours un peu atypique et plusieurs cordes à mon arc. Après une licence de psychologie, je me suis tourné vers la restauration, j’ai passé un CAP cuisine et pâtisserie et j’ai été patron de deux restaurants. J’ai aussi travaillé dans la restauration pour le CROUS [centre régional des oeuvres universitaires et scolaires] de Paris et en maison d’enfants. Mais après 20 ans dans la restauration, j’ai eu envie de transmettre mes connaissances et ma passion à des jeunes en difficulté d’insertion. Pour moi, et c’est ce que je leur dis quand je les accueille ici : rien n’est jamais écrit. J’ai beaucoup appris de cette nouvelle expérience : pédagogie, souplesse, créativité, polyvalence et maîtrise de soi sont au cœur de ma mission de professeur technique.

Quel est votre quotidien ?

Je n’ai pas deux journées qui se ressemblent, mes activités sont ultra variées. Elles relèvent autant de celles du restaurateur – avec la partie achats, production, gestion administrative et comptable – que de celles de l’accompagnement éducatif. Je les motive, je leur donne envie de faire, je leur transmets des connaissances, des compétences. Je recherche aussi des lieux de stage et je les accompagne vers l’emploi en concertation avec les éducateurs de la PJJ qui les suivent.
J’aime bien être à l’écoute des nouvelles tendances susceptibles d’intéresser les jeunes. Par exemple, j’ai initié il y a trois ans un projet de création de foodtruck. C’est quelque chose qui marche particulièrement bien auprès d'eux.

Une satisfaction ?

Très récemment, j’ai suivi une jeune fille dont le parcours de vie était compliqué. Elle a tout de suite accroché avec la cuisine. En dix mois, elle a réussi à obtenir un certificat de qualification professionnelle. C’était vraiment une chouette réussite !

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