" L’agent doit être volontaire, mobile et savoir s’adapter pour faire face aux imprévus."
Après une carrière militaire, Dimitri a passé le concours de surveillant pénitentiaire avec l’objectif d’intégrer une équipe régionale d’intervention et de sécurité (ERIS). Après quelques années comme surveillant, qui lui permettent de comprendre le milieu carcéral et de s’acculturer à l’administration pénitentiaire, il a atteint son but. Aujourd’hui brigadier-chef et moniteur de franchissement opérationnel, Dimitri parle de son parcours et de ses missions parfois risquées.
Quel est votre parcours professionnel ?
Je suis un ancien militaire de l’armée de l’air et de l’espace et, depuis 2016, réserviste de la gendarmerie nationale. Depuis mon entrée dans l’administration pénitentiaire en 2010, j’ai eu la chance de travailler dans plusieurs structures comme le centre de détention de Toul, les maisons d’arrêt de Mulhouse, Strasbourg et Colmar, le centre pénitentiaire de Fresnes avec l’ouverture de l’unité hospitalière spécialement aménagée (USHA) et au centre pénitentiaire Lutterbach. J'ai décidé de devenir un agent ERIS en 2018. C’était mon objectif en passant le concours de surveillant pénitentiaire. Pour un ancien commando de l’air, c’était une suite logique.
Vous êtes moniteur de franchissement opérationnel. Pouvez-vous présenter cette spécialité ? Quelles sont vos missions ?
En tant que moniteur de franchissement opérationnel (MOFROP), j’ai pour mission principale d’encadrer une équipe de franchiseurs opérationnels (FROP) et de descendeurs opérationnels (DEOP) lors des interventions sur point haut : c’est-à-dire lorsqu’une ou des personnes détenues dans une structure du ministère de la Justice montent sur le toit de celle-ci. En plus d’encadrer mon équipe, je suis aussi chargé de proposer un mode opératoire au chef d’établissement lors des interventions en hauteur.
En dehors des interventions, je participe et valide la formation des FROP et DEOP. Je mets en place des entraînements professionnels pour les franchisseurs. Je participe aux tests de sécurité sur les établissements ordonnés par la direction interrégionale des services pénitentiaires.
Quelles sont les qualités et compétences requises pour devenir ERIS ?
Pour être agent ERIS, le surveillant doit tout d’abord avoir une bonne condition physique pour passer les sélections. Elle lui sera ensuite nécessaire pour appréhender les missions quotidiennes. Il faut également avoir l’esprit d’équipe, le respect de la hiérarchie et des ordres donnés pour une bonne exécution des missions. L’agent doit être volontaire, mobile et savoir s’adapter pour faire face aux imprévus. La maîtrise du savoir-faire et du savoir être est aussi indispensable.
Qu’est-ce qui est source de fierté dans votre métier ?
Ma fierté est de pouvoir aider les collègues en détention et les chefs d’établissement lorsque l’unité ERIS est sollicitée et réussir la mission sans dommage auprès de mes agents et des personnes détenues.
Pouvez-vous nous parler d’une mission qui vous a marqué ?
Alors que trois personnes détenues avaient grimpé sur un préau d’une cour de promenade, mon unité ERIS a été sollicitée pour une intervention sur point haut : une intervention dangereuse mais classique pour des franchiseurs opérationnels. Tandis que l’on pénétrait dans la cour avec les échelles, les détenus sur le toit s’en sont pris à nous par des jets de projectiles. Nous avons dû riposter avant que les retranchés ne puissent être interpellés. Blessés durant l’intervention, c’est sous notre escorte qu’ils ont été transportés en urgence.
Pour moi, le plus important est que l’unité ERIS a su faire face à cet imprévu sans aucun blessé à déplorer au sein de mon équipe.
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