Antonin, surveillant en pôle de rattachement des extractions judiciaires

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Même si la mission théorique est toujours la même, les jours ne se ressemblent pas.

Rencontre avec Antonin, surveillant pénitentiaire au pôle de rattachement des extractions judiciaires de la direction interrégionale de Bordeaux. Coureur cycliste d'élite, il s'est tourné vers une carrière à l'administration pénitentiaire faite de... déplacements

Pouvez-vous revenir sur votre parcours au sein de l’administration pénitentiaire ?

J’ai été coureur cycliste d’élite jusqu’à mes 22 ans, mais c’est un domaine où les opportunités ne sont pas nombreuses. J’ai décidé d’assurer mon avenir et de passer des concours, dont celui de surveillant pénitentiaire, un peu par hasard. La sécurité de l’emploi et les perspectives d’avenir m’intéressaient, j’ai donc intégré l’Énap en 2006 avant de rejoindre le centre pénitentiaire de Meaux, où j’ai exercé pendant trois ans : d’abord en tant que surveillant d’étage, puis surveillant des cantines. Là-bas, un collègue m’a parlé des équipes nationales de transfèrement (ENT – chargées des transferts administratifs nationaux et internationaux), et le fait de pouvoir voyager m’a interpelé – me rappelant un peu ma carrière de sportif.
C’est un poste très intéressant, que j’ai occupé pendant neuf ans. Il faut savoir se rendre disponible : les missions peuvent durer un jour, ou cinq, et nous emmener d’un pays à l’autre. C’est aussi un environnement très différent de celui de la détention, qui en appelle à nos capacités d’autonomie et d’adaptabilité.

Quand, en 2017, j’ai cherché un peu plus de stabilité, j’ai postulé pour rejoindre un pôle de rattachement des extractions judiciaires (PREJ) – un poste aux missions similaires, mais pour lequel les déplacements sont limités géographiquement.

À quoi ressemble le quotidien d’un membre de PREJ ?

En général, on passe 30 minutes le matin à préparer les missions. On se réunit pour discuter du profil, du niveau d’escorte*, du trajet, et préparer le matériel nécessaire. Il faut anticiper tous les problèmes afin de pouvoir accomplir la mission et que tout se déroule sans problème. Ce sont des choses qui s’apprennent en formation (techniques d’intervention, tir, conduite) et grâce à l’expérience du terrain et aux échanges avec les collègues.
Une fois prêts, on prend en charge le détenu à l’établissement, on le présente au juge, et on le raccompagne ensuite. On sait quand ça commence, rarement quand ça finit, donc comme dans les ENT, il faut faire preuve de patience et de flexibilité.
On évolue en dehors du domaine pénitentiaire, ce qui demande beaucoup de rigueur et un niveau d’attention élevé. Le rapport aux détenus est évidemment différent dès le moment où on exerce à l’extérieur des murs. C’est un métier difficile, qui comprend des risques, et qui ne convient pas à tout le monde. Mais ce qui me plait, c’est que même si la mission théorique est toujours la même, les jours ne se ressemblent pas. Des profils des détenus qui varient, aux collègues qui ne sont pas toujours les mêmes – nous ne sommes pas cantonnés à une seule et même équipe, ni à un seul et même cadre, finalement. C’est vraiment intéressant, et plus globalement, la création des PREJ représente une réelle perspective d’avenir au sein de l’AP. Le fait que l’AP en soit désormais chargée est une chose très positive, notamment en terme d'évolution de carrière.

* Les personnes détenues sont soumises à différentes niveaux d’escorte selon leur profil pénal

PREJ

Les PREJ - pôles de rattachement des extractions judiciaires - exercent à l’échelle régionale. Ils sont placés sous l’autorité d’une direction interrégionale, qui planifie leurs missions : extractions judiciaires et sorties sous escorte, transferts administratifs et translations judiciaires. Les extractions judiciaires sont à la compétence de l’administration pénitentiaire depuis 2019, après un transfert progressif depuis 2011. Elle relevait jusque-là des forces de la police et de la gendarmerie nationale.

Sportif de haut niveau

Les conditions d'accès au concours sont différentes ! Si vous figurez sur la liste des sportifs de haut niveau fixée, chaque année, par le ministère de la Jeunesse et des Sports, la condition de diplôme ne s'applique pas. Vous n'avez donc pas à être titulaire du brevet des collèges ou d’un diplôme ou titre enregistré et classé au moins au niveau 3.

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