« Mon travail a un impact direct sur le bon déroulement des missions sensibles et sur l’exécution des décisions judiciaires. »
Anthony est planificateur à l’autorité de régulation et de programmation des extractions judiciaires (ARPEJ). D’abord surveillant pénitentiaire, un accident du travail a forcé sa réorientation de carrière sur ce poste administratif. Après avoir fait face à des difficultés pour s’adapter à sa requalification professionnelle, il est aujourd’hui pleinement épanoui. Anthony revient sur son parcours et partage son expérience.
Pouvez-vous vous présenter rapidement ?
Après une formation technique dans le bâtiment et la topographie, spécialisée en études et économies, j’ai choisi de me tourner vers des études de droit, car j’ai toujours été attiré par les questions d’ordre public et de cadre légal. En 2014, j’ai intégré l’administration pénitentiaire comme surveillant pour la direction interrégionale (DI) de Paris. J’ai ensuite évolué comme agent d’escorte au pôle de rattachement des extractions judiciaires (PREJ) de Saint-Quentin-Fallavier, puis surveillant (agent de détention) sur la DI de Lyon. Après une blessure en intervention, j’ai été reclassé à l’ARPEJ comme planificateur, ce qui m’a permis de rester utile en soutenant le fonctionnement du service.
Quelles sont les missions aujourd’hui en tant que planificateur ARPEJ ?
En tant que planificateur, je suis principalement chargé d’organiser et d’attribuer les missions pour les équipes du PREJ et des équipes locales de surveillance pénitentiaires (ELSP) en fonction des extractions judiciaires, des transferts, des audiences programmées, des missions sur plusieurs jours… J’adapte mon organisation en temps réel en tenant compte des exigences opérationnelles et du respect du cadre légal du temps de travail.
Je suis en lien direct avec les juridictions afin de recueillir les ordres de missions, de clarifier les priorités, d’ajuster les horaires en cas de décalage d’audience et de garantir que chaque déplacement soit couvert avec les effectifs nécessaires.
Qu’est-ce qui vous apporte le plus de fierté ou de satisfaction dans votre poste actuel ?
Ce qui m’apporte le plus de satisfaction, c’est de savoir que mon travail a un impact direct sur le bon déroulement des missions sensibles et sur l’exécution des décisions judiciaires. Le fait de réussir à coordonner des interventions avec les juridictions, d’anticiper les imprévus et de garantir le bon déroulement des missions, sans rupture ni retard, est une vraie source de fierté. J’apprécie aussi le fait de contribuer à la fluidité du service en étant un point de liaison fiable entre les juridictions et ma hiérarchie : on voit concrètement le résultat quand la machine tourne correctement grâce à un travail de préparation bien fait.
À la suite de votre accident du travail, de quels dispositifs d’accompagnement avez-vous bénéficié ?
J’ai bénéficié d’un accompagnement complet dans le cadre de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). La gestionnaire des ressources humaines, et le médecin du travail ont joué un rôle central pour évaluer mes capacités, définir les restrictions et conseiller les aménagements nécessaires. Un travail d’ergonomie a ensuite été réalisé pour adapter mon poste et me permettre d’exercer dans des conditions compatibles avec mon état.
J’ai également bénéficié d’un soutien réel, à la fois du directeur des équipes de sécurité pénitentiaire et de ma hiérarchie qui ont facilité les ajustements et suivi ma situation de près. De par leur coopération et leur attitude bienveillante, mes collègues ont aussi contribué à une reprise sereine et à mon intégration dans ce nouveau rôle.
Quel est votre rôle en tant que référent handicap auprès des agents de votre secteur ?
J’ai choisi de devenir référent handicap parce que je vis moi-même une situation de handicap. Je sais à quel point l’accompagnement, la reconnaissance et l’inclusion peuvent transformer un parcours professionnel. Mon objectif est de mettre mon expérience personnelle au service des autres, d’être un point d’appui et un moteur de sensibilisation au sein des équipes de sécurité pénitentiaire.
Même si je n’ai pas encore eu à gérer de situations concrètes depuis ma prise de fonction récente, je suis pleinement engagé dans ce rôle. J’en profite pour échanger avec les acteurs internes et externes du handicap et préparer le terrain pour un accompagnement de qualité.
Être référent handicap m’apporte beaucoup au quotidien : plus d’écoute, de sens et d’ouverture aux autres. Cela enrichit mes compétences relationnelles et renforce ma conviction qu’on peut faire évoluer les mentalités. C’est aussi une façon pour moi de donner une dimension concrète et positive à mon propre parcours.