« L’agent de surveillance électronique a une mission de sécurité publique puisque les personnes placées font leur détention à domicile. »
Sylvie est surveillante pénitentiaire en milieu ouvert où elle exerce comme agent de surveillance électronique. Après une première vie professionnelle dans le secteur privé, elle rejoint l’administration pénitentiaire en 2002. Elle est d’abord affectée à la maison d'arrêt des femmes de Fleury-Mérogis puis à celle de Versailles. En 2019, elle obtient une affectation au service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de Courcouronnes, ce qui lui permet de se rapprocher de sa famille. C’est avec conviction qu’elle parle de son métier et de sa mission de réinsertion.
Pourquoi avoir choisi de devenir surveillante pénitentiaire ?
Après un BTS secrétariat de direction, j’ai été assistante de direction pendant dix ans. Ayant de la famille qui exerçait le métier de surveillant pénitentiaire, j’ai passé le concours. J'ai tout de suite apprécié l'esprit d'équipe, la cohésion, la discipline, l'importance du relationnel, de l'échange, de l'écoute et de l'autorité auprès de la population carcérale.
Vous êtes actuellement surveillante de placement sous surveillance électronique, pouvez-vous expliquer votre rôle et vos missions ?
L’agent de surveillance électronique (ASE) a une mission de sécurité publique puisque les personnes placées font leur détention à domicile. Le rôle d'un ASE est de faire en sorte qu'une mesure judiciaire se déroule bien, du placement sous écrou à la pose du bracelet électronique en passant par le paramétrage du lieu d'assignation.
Il doit également contrôler les alarmes lorsqu’elles se déclenchent. Il peut s’agir d’alarmes techniques (dégradation ou incident matériel) ou d’alarmes de violations horaires, soit le non-respect des horaires attribués par le juge d'application des peines. L’ASE est en lien avec les conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation (CPIP), le service de l'application des peines et le parquet. Il doit rendre compte quotidiennement des incidents majeurs tels qu’un placement en garde à vue, une non-réintégration ou une réintégration tardive...
L’ASE s’occupe aussi des bracelets anti-rapprochement (BAR) dans le cadre de violences familiales. Son rôle est de s’assurer que l'auteur n'essaye pas d'entrer en contact avec la victime.
Quelles sont pour vous les qualités et compétences requises pour devenir agent de surveillance électronique ?
Ce métier demande de la rigueur, pour la gestion des alarmes, et de l'empathie. Il nécessite aussi une bonne organisation pour pouvoir gérer correctement et efficacement notre effectif de placés sous détention à domicile sous surveillance électronique (DDSE) du SPIP 91. Tout comme en détention, il impose d’être intègre, juste et droit.
Le côté relationnel du métier est extrêmement important. L’ASE pénètre dans l'intimité aussi bien personnelle que familiale des personnes placées.
Qu’est-ce-qui est source de fierté dans votre métier ?
Certainement le rôle essentiel qu’il a dans le processus de réinsertion des personnes placées. La surveillance électronique permet à certaines personnes condamnées de rester dans la société, de maintenir des liens familiaux et professionnels tout en respectant des obligations (travail, soins, horaires). Il s’agit également de prévenir la récidive et de garantir que les personnes sous surveillance électronique ne représentent pas de menace ou de danger pour la société.
Pouvez-vous nous partager une anecdote ?
J’ai vécu une expérience positive et plutôt motivante lorsque j’ai recroisé un ancien détenteur de bracelet électronique. Il était content de me revoir et m’a expliqué que grâce à cet aménagement de peine et à cette chance qui lui avait été donnée, il avait pu retrouver un travail rapidement. Il avait repris le cours de sa vie, loin des ennuis judiciaires, et il s’apprêtait à construire une famille.
Le milieu ouvert
Quand les personnes sont condamnées à une peine d’emprisonnement, elles sont en détention, en milieu fermé. Quand elles sont condamnées à d’autres types de peines ou qu’elles bénéficient d’un aménagement de leur peine d’emprisonnement, elles sont prises en charge en milieu ouvert, en dehors de l’établissement pénitentiaire. Pour en savoir plus sur la prise en charge en milieu ouvert, cliquez ici.
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