Interview
Maxime est entré à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) il y a cinq ans, Après deux ans de formation à l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) à Roubaix, il a commencé sa carrière d’éducateur à la PJJ au quartier pour mineurs et en milieu ouvert à Nanterre (92) avant de rejoindre le Val d’Oise. Il est aujourd’hui éducateur au foyer de Villiers-le-Bel (95). Rencontre avec un éducateur dynamique et passionné.
En quoi consiste votre activité ?
Un éducateur de la PJJ a trois volets d’action. Un volet judiciaire : il participe aux audiences, rédige notes et rapports aux magistrats. Un volet "préparation à l’insertion" : il aide le jeune à trouver des pistes de métier ou de formation, à faire son CV, ses papiers d’identité… Et un volet "gestion du quotidien" : il lui apprend les règles de vie, lui parle d’hygiène, de santé. J’apprécie surtout de me rendre utile auprès de ces adolescents. Beaucoup de mineurs ayant un parcours délinquant sont avant tout des victimes de situations que l’on n’aurait jamais imaginées. Quand on a créé du lien avec eux, cassé les barrières, les échanges deviennent plus fluides. C’est là tout le côté humain de cette profession. Parfois, les mineurs nous rappellent pour nous donner de bonnes nouvelles : "je me suis fiancé(e), j’ai obtenu le bac, un emploi…". On plante de petites graines que l’on voit pousser un, deux, cinq ans plus tard
Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans votre activité ?
Les missions d’un éducateur à la PJJ sont très variées et dépendent des structures où l’on est amené à exercer. En détention, on travaille sur l’acte commis et le projet de sortie, l’insertion professionnelle, la rescolarisation, le placement en famille d’accueil. Pour moi, c’est le plus intéressant car nous avons les jeunes sous la main. En milieu ouvert, l’éducateur est "le fil rouge" ou le "fil conducteur" du parcours du jeune. C’est le cadre qui permet de suivre le mineur au long cours, c’est le cœur de la prise en charge éducative. En foyer c’est encore différent, on gère le quotidien, on est amené à faire des nuits, des week-ends, intervenir pour gérer des situations de conflits. Quand on réveille un jeune sujet aux terreurs nocturnes à 6h30, il peut nous appeler par des noms qui piquent un peu … Mais on se forme, on se prépare à cela. Au final, cela reste des enfants face à nous.
C’est là un intérêt du métier: celui-ci permet de travailler dans des cadres divers, et avec des interlocuteurs variés, les familles, les magistrats, les psychologues, l’école, et toute sorte de partenaires.
Tous ceux qui œuvrent pour permettre au jeune de s’en sortir.
Quels conseils donneriez-vous à un candidat au métier ?
Après le bac, je me suis inscrit en master sciences de l’éducation, à la fac. C’est là que j’ai commencé à entendre parler de la prise en charge des mineurs délinquants et de la PJJ. J’ai échangé avec des intervenants et j’ai creusé la piste. Pour devenir éducateur, il faut passer un concours (niveau bac+3) mais on peut commencer par être contractuel. S’ensuit une formation de 18 mois à l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ), à Roubaix (59). Celle-ci mêle cours magistraux et périodes de stages avec découverte du terrain. Le concours m’a paru facile, la formation moins, avec des situations complexes à gérer, parfois loin de chez soi. Une fois diplômé(e), vous choisissez votre affectation en fonction de votre classement de sortie. C’est un parcours que je ne regrette pas !
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