Mathieu, professeur technique de sport

Interview

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« Il s’agit de faire ensemble pour se dépasser, se sentir progresser, aider l’autre et tisser le lien. »

Mathieu est professeur technique de sport depuis 2002. Rugbyman, diplômé en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS mention éducation et motricité), il s’est naturellement dirigé vers le métier de professeur de sport après l'université. Avant de rejoindre la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), il a travaillé à l’Éducation nationale puis dans le milieu de la psychiatrie. Il nous parle de son métier et de ses missions.

Pourquoi le ministère de la Justice et la PJJ ?

Dès mes premières expériences d’enseignant, ma préoccupation s’est dirigée vers les élèves les plus en difficultés au sein du groupe, ceux qui ont besoin d’un soutien différent, d’un lien privilégié, d’un cadre sûr, de temps pour accorder leur confiance. À la PJJ, notamment dans les unités éducatives d’activités de jour (UEAJ), des établissements qui accueillent en journée des jeunes suivis par la justice, nous avons la chance de pouvoir réaliser cet accompagnement adapté.

Quelle est la singularité de votre métier et de vos missions et au ministère de la Justice ?

Étant professeur technique STAPS en UEAJ, le sport dans toutes ses dimensions est mon outil de travail. Il s’agit de faire ensemble pour se dépasser, se sentir progresser, aider l’autre et tisser le lien. Engager son corps, c’est aussi faire un travail sur l’estime et la perception de soi.

À la PJJ, être prof de sport dépasse largement ce cadre. Notre mission est l’insertion sociale et professionnelle des jeunes que l’on accompagne : le retour vers les dispositifs de droit commun, la scolarité, les formations, l’emploi … En équipe pluridisciplinaire - professeur technique de plusieurs matières, éducateurs, responsable d’unité, psychologues, infirmiers, assistants sociaux - nous contribuons tous à cet accompagnement. Je participe, avec mes collègues, aux entretiens éducatifs individuels, aux réunions, aux synthèses, aux projets culturels…

Qu’est-ce qui est le plus intéressant pour votre pratique professionnelle ?

La pluridisciplinarité dont je viens de parler est un petit trésor à défendre précieusement. Face à la complexité des situations que nous rencontrons, échanger et mener des ateliers ensemble sont des absolues nécessités. Les différents savoir-faire et approches se complètent pour comprendre chaque jeune dans sa singularité et ses différentes facettes. Le plus intéressant est bien là : être capable, grâce à ce travail d’équipe, de trouver les leviers spécifiques, les mots adaptés, les activités propices au développement des compétences des jeunes pris en charge.

Qu’est-ce qui vous apporte le plus de fierté ou de satisfaction dans votre métier aujourd’hui ?

Le chemin qui mène les jeunes vers les UEAJ est balisé d’embûches et d’échecs. Pour la majorité d’entre eux, la confiance en eux et en l’autre se trouve abîmée. Il faut voir quelle lumière brille dans leurs yeux quand ils reçoivent un compliment, qu’ils réussissent une tâche ou qu’ils obtiennent un diplôme (certificat de formation générale, prévention et secours civiques de niveau 1, titre professionnel ou certificat de qualification professionnelle, brevet d’aisance aquatique…). Notre but est qu’ils trouvent leur place dans un groupe bienveillant. Leur fierté est ma fierté.
Il y a aussi ce moment si particulier quand un jeune, pris en charge plusieurs années en arrière, revient pour nous présenter sa famille, nous raconter sa vie et son travail, nous dire ses réussites. C’est alors que nous prenons réellement conscience du caractère (re)fondateur de leur passage parmi nous.

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