« Ce qui m’apporte le plus de fierté c’est de réussir à créer un lien éducatif permettant au jeune d’être acteur de sa prise en charge. »
Sofian est éducateur à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) depuis 2018. Paraplégique de naissance, il est aussi sportif de haut niveau, gardien de but de l’équipe de France de para-hockey sur glace. D’abord guide touristique dans un musée, il devient rapidement animateur socio-culturel. C’est au cours d’ateliers de théâtre dédiés à la prévention des addictions en milieu scolaire auprès de mineurs incarcérés qu’il découvre le métier d’éducateur de la PJJ et qu’il décide d’en faire sa profession.
Pouvez-vous vous présenter votre parcours ?
Après un bac littéraire et un BTS animation gestion touristique locale, je suis devenu animateur vacataire au Forum des sciences de Villeneuve d’Ascq (Nord). À la même époque, j’ai obtenu un diplôme universitaire (DU) entreprenariat dans l’économie sociale et solidaire puis ouvert un jardin pédagogique. Après quoi, je suis devenu salarié d’une association venant en aide aux étudiants en situation de handicap à la faculté de Lille 3.
À la suite de ce contrat, j’ai été animateur socio-culturel auprès de publics consommateurs de stupéfiants, dans un centre d’aide et d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues. J’ai alors animé des ateliers de théâtre autour de la prévention sur les addictions en milieu scolaire. À cette occasion, je suis intervenu dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Quiévrechain. C’est là que j’ai décidé de passer le concours externe d’éducateur PJJ.
À ma sortie de formation à l’École nationale de la protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ), j’ai d’abord travaillé à l’unité éducative d’activité de jour (UEAJ) de Melun, avant d’être muté à l’unité éducative en milieu ouvert (UEMO) de Saint-Brieuc. Dans le cadre de la formation continue, j’ai pu passer un DU sur les adolescents difficiles.
Pourquoi avoir choisi de devenir éducateur de la PJJ ?
Lorsque j’ai rencontré les mineurs incarcérés en EPM, j’ai été très ému par leurs différentes situations. Cela a fait naître en moi l’envie de me mettre au travail pour eux.
Je voulais travailler auprès des jeunes et particulièrement auprès de ceux ayant commis des délits et des crimes. Je voulais comprendre les facteurs et les mécanismes d’entrée et de sortie de la délinquance. C’est un sujet qui bouscule beaucoup la société, je voulais aller plus loin dans la connaissance de ce phénomène.
Vous êtes reconnu comme travailleur handicapé. De quels dispositifs d’inclusion bénéficiez-vous dans votre quotidien professionnel ?
J’ai eu l’aide d’un ergothérapeute pour définir tous les besoins nécessaires. Je dispose d’un véhicule aménagé qui comporte une aide au chargement du fauteuil roulant et aussi les commandes de conduites au volant. J’ai un bureau électrique qui monte ou descend en fonction de mes besoins de changement de posture. Pour m’aider dans la rédaction des rapports j’ai un logiciel de dictée vocale.
Au tribunal, des travaux ont été réalisés afin de mettre en place un monte-escalier pour accéder au tribunal pour enfants.
Dans quelle mesure le sport est-il un outil de médiation auprès des jeunes que vous suivez ?
Étant sportif de haut niveau, le sport est un domaine que je connais très bien, aussi bien pour ses côtés positifs que négatifs. Je fais des activités sportives avec les jeunes, qui vont au-delà de la simple sensibilisation au handicap. Je cherche à travailler sur les enjeux en lien avec les jeunes accompagnés : discriminations, empathie, estime de soi, peur de l’échec, santé, addiction…
Qu’est-ce qui vous apporte le plus de fierté dans votre métier ?
Ce qui m’apporte le plus de fierté c’est de réussir à créer un lien éducatif permettant au jeune d’être acteur de sa prise en charge.
Quels conseils donneriez-vous à une personne en situation de handicap qui hésite à devenir éducateur de la PJJ ?
La première chose que je conseillerais est de se renseigner sur le métier et d’éventuellement faire un stage de découverte. Cela permet de vérifier que c’est bien auprès des mineurs délinquants qu’on veut travailler. Il faut avoir une vision détaillée des compétences nécessaires et mesurer si on répond aux attentes.
Il est aussi essentiel d’étudier, avec son médecin, la possibilité d’exercer le métier et d’en mesurer les risques psychosociaux. Je pense que c’est important de parler de ce projet avec ses proches.
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