Emmanuel, major pénitentiaire et responsable d'un pôle formation

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Je pense que tout le monde peut réussir dans notre administration, il faut juste vouloir progresser.

Emmanuel a rejoint l'administration pénitentiaire en1998 en tant que surveillant pénitentiaire. Détaché à l'école nationale d'administration pénitentiaire pendant une période, il s'est découvert une passion pour la formation. Il a donc passé le concours de formateur, et continue à évoluer au sein de l'administration, avec toujours une idée en tête : donner. Donner à ses collègues toutes les clés - du savoir-être au savoir-faire - pour qu'ils puissent assurer leurs missions dans les meilleures conditions.

 

Comment êtes-vous arrivé à la formation des personnels pénitentiaires, et qu’est-ce qui vous plaît dans les missions qui vous sont confiées ? 

Je suis rentré à l’administration pénitentiaire en 1998. Surveillant pendant 10 ans, j’ai passé les concours de 1er surveillant et de major avant de devenir formateur. Après avoir exercé dans différents établissements, je suis désormais responsable d’un pôle de formation. 
On accompagne les personnels tout au long de leur carrière, pour répondre à leurs besoins en formation continue et leur transmettre de nouvelles pratiques quand il y en a. Il nous faut donc écouter et comprendre les besoins de chaque structure – pour ensuite y répondre au mieux. 
L’idée c’est de faire réfléchir les participants, d’échanger. Les personnels sur le terrain ont besoin d’accompagnement dans leur pratique quotidienne, pas d’un cours magistral. Ils doivent se sentir libres de partager leurs questionnements et nous faire part de leurs besoins. Et pour répondre à ces enjeux, il faut ne pas oublier d’où on vient, respecter le métier, continuer à s’intéresser aux personnels qui sont sur la coursive. Le métier de surveillant n’est pas un métier simple, il faut être réaliste, mais la formation doit permettre aux agents d’être au mieux dans leurs fonctions
C’est important d’être formé, et c’est justement apporter ces réponses qui m’anime. Je m’épanouis dans mon métier et reste passionné par la formation. On ne s’ennuie jamais, c’est tellement varié

Quelles qualités font un « bon » surveillant pénitentiaire ?

C’est un métier qui s’apprend. Il y a des qualités à avoir : du bon sens, de la réflexion, de l’humanité. Quelqu’un qui sache communiquer, qui soit respectueux de l’institution et qui ait un esprit d’équipe. Et qui ait envie d’apprendre et accepte de se remettre en question de temps en temps. Le métier est difficile, certes, mais quand vous êtes maçon ou charpentier, ce n’est pas plus simple. Par contre on gère de l’humain, et l’humain a des réactions qu’il faut savoir appréhender – à condition de s’y intéresser. Il faut s’intéresser à l’autre. Ce sont des qualités essentielles pour devenir surveillant, et selon moi, tout ça s’apprend. 

Le mot de la fin ?

Je suis très fier de ce que je fais aujourd’hui : je n’ai pas fait de grandes études, j’ai obtenu un CAP et un BEP. Un jour, j’ai découvert cette administration, j’ai mis un uniforme, et j’ai été formé. Aujourd’hui je vais devenir officier, sans diplôme ! Je pense que tout le monde peut réussir dans notre administration, il faut juste vouloir progresser. Notre administration nous permet réellement de faire carrière, ce qui n’est pas donné dans tous les métiers. 
J’ai toujours été fier de porter cet uniforme. Même si je ne suis pas toujours d’accord, je m’adapte et j’évolue avec mon institution. En 23 ans de carrière, je ne suis jamais venu en reculant au travail, que ce soit sur une coursive ou en tant que formateur. Même malgré les incidents. J’espère que ça durera jusqu’à la fin de ma carrière. Ça ne veut pas dire que le métier est facile évidemment – mais c’est un métier qui fait progresser, qui nous fait grandir. On apprend sur les hommes, et c’est tellement riche. On pourrait en parler des heures !

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