Antoine, juge des enfants

Interview

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"Au-delà des représentations théâtrales ou cinématographiques, les audiences permettent un vrai débat contradictoire indispensable à la prise de décision."

Ancien cadre au ministère de la Justice, Antoine a intégré la magistrature en choisissant l’une des voies d’accès ouvertes hors concours : la nomination directe en qualité d’auditeur de justice. Cela lui a permis d’entrer à l’École nationale de la magistrature sans passer le concours d’entrée. Après 31 mois de formation, il est devenu juge des enfants au tribunal judiciaire de Montargis.

Quel est votre parcours et comment êtes-vous devenu magistrat ?

Après le bac et un parcours classique en droit, j’ai intégré le ministère de la Justice comme cadre à la direction des services judiciaires. J’ai ainsi contribué à l’amélioration du fonctionnement des juridictions depuis les services de l’administration centrale. Puis j’ai voulu rendre concrètement la justice, au plus près des citoyens. Juger ses semblables et rendre des décisions qui impacteront la liberté, l’honneur, la sûreté ou les intérêts matériels, n'est pas anodin. J'ai choisi d'intégrer la magistrature dès lors qu'exercer ces fonctions essentielles dans un État de droit m'est apparu comme une évidence.

J’ai intégré la promotion 2018 de l’École nationale de la magistrature (ENM) par nomination directe en qualité d’auditeur de justice, sans passer de concours. J’étais éligible à cette voie d’accès grâce à mes études de droit et à mes années passées au ministère de la Justice. À la sortie de l'école, en septembre 2020, j’ai rejoint le tribunal judiciaire de Montargis.

Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans votre activité professionnelle ?

Les fonctions de juge des enfants sont particulièrement riches et variées, puisqu’elles impliquent une intervention à la fois au civil et au pénal. Au civil, le juge des enfants est chargé de la protection de l’enfance. Au pénal, il est chargé d’apporter une réponse à la délinquance des mineurs, en privilégiant toujours l’éducatif sur la répression.
Les temps d’audience me plaisent particulièrement : ils incarnent l’idée même de justice et sont au cœur du métier de magistrat. Au-delà des représentations théâtrales ou cinématographiques, les audiences permettent un vrai débat contradictoire indispensable à la prise de décision. Il y est important de laisser chaque partie s’exprimer de façon équitable, de veiller à conserver une attitude d’impartialité en toutes circonstances et de faire œuvre d’écoute et de pédagogie. C'est ainsi que les justiciables peuvent repartir avec le sentiment d’avoir été entendus. C’est une condition pour qu’ils acceptent plus aisément la décision rendue et que la confiance en la Justice sort renforcée.
La présidence d’une audience n’est pas l’exercice le plus facile des fonctions de juge. Mais elle reste, sans aucun doute, le plus stimulant et réserve toujours son lot de surprises.  

Quels conseils donneriez-vous aux candidats aux concours de la magistrature ?

Au-delà de connaissances juridiques solides qui sont essentielles, ils doivent s’intéresser aux problématiques contemporaines et aux débats qui animent la société. Je les encourage donc, quelle que soit la voie d’accès choisie, à consulter des sources de culture générale et d’actualité diverses.

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Marine est substitut du procureur de la République au tribunal judiciaire de Charleville-Mézières.

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