Patrice, surveillant pénitentiaire en unité de vie familiale

Interview

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"Dans ce métier, il n’y a pas deux journées identiques"

Quel est votre parcours ?

Initialement j’ai un baccalauréat professionnel en commerce en grande distribution :j’ai travaillé dans ce domaine pendant dix ans, dont six en tant que directeur de magasin hard discount. Puis j’ai cherché à changer de voie. Des voisins, qui étaient eux-mêmes surveillants pénitentiaires, m’ont parlé de leur métier, qui m'a attiré.

J’ai donc passé le concours et je suis entré à l’École nationale de l’administration pénitentiaire (Enap) en 2004. Durant ma formation, j’ai été affecté un an et demi en maison d’arrêt puis en maison centrale, en détention.
En 2016, je recherchais un poste fixe et on m’a affecté à l’ouverture des unités de vie familiale (lire l'encadré) : c’était quelque chose de tout nouveau ici et j’ai relevé le défi.

À quoi ressemble votre quotidien ?

En unité de vie familiale, il n’y a pas de journée type : je fais beaucoup de choses diverses. Je participe aux commissions pluridisciplinaires uniques, où sont décidées les inscriptions aux activités, par exemple, mais aussi les attributions des UVF. C’est là qu’entrent en jeu les échanges avec les détenus lors de leur séjour. Mon retour d’expérience est pris en considération.
Au-delà de l’aspect surveillance, minime en UVF – une fois dans l’appartement, les détenus ne sont pas surveillés –, je gère beaucoup d’administratif et de logistique, notamment pour préparer les appartements pour que les détenus y accueillent leur famille, mais aussi le linge, la nourriture, etc. Je fais beaucoup de planification pour organiser au mieux les séjours.
La relation avec la personne détenue est importante. On la côtoie pour faire l'état des lieux, par exemple, mais dans un cadre différent de celui de la détention. On ne les surveille pas à proprement parler, on crée un lien en plus.
Enfin, je m’occupe aussi de la gestion des mouvements dans le cadre sécuritaire de l’établissement. Celui où j’exerce accueille annuellement une collecte des Restos du cœur de denrées alimentaires à laquelle participent personnes détenues et personnels. Chaque année, les dons obtenus se comptent en centaines de kilos ! Depuis peu, j’ai repris cette initiative et j’en suis le nouveau référent. J’organise la collecte auprès des personnes détenues.
Ce métier est donc très plaisant car varié et très polyvalent.

Qu’est-ce qui vous motive dans votre métier ?

Dans mon métier, il n’y a pas deux journées identiques. Il y a beaucoup de mouvements. Il faut savoir s’organiser, gérer les crises, les imprévus. Cela nécessite une bonne connaissance de la gestion humaine et pratique !

Qu’est-ce qu’une unité de vie familiale (UVF) ?

Les unités de vie familiale (UVF) sont des appartements meublés qui peuvent être mis à disposition des personnes détenues. Ils sont situés dans l’enceinte pénitentiaire, mais à l’extérieur de l’espace de détention. Les personnes détenues peuvent y recevoir un ou plusieurs proches pendant une durée comprise entre six et 72 heures.
Les visites ont lieu hors la présence du personnel de surveillance, qui ne peut ni voir, ni entendre ce qui se passe à l’intérieur de l’UVF. Le détenu et ses proches organisent librement leur temps au sein de l’UVF.
Les UVF sont dotées d’un séjour avec coin cuisine équipé permettant de préparer un repas, d’une ou plusieurs chambres et de sanitaires, ainsi que d’un espace extérieur (jardin, cour) accessible la journée.
Les UVF favorise le maintien du lien familial, notamment pour les personnes ayant des peines longues.

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