Huriye, conseillère pénitentiaire d'insertion et de probation

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"J'ai le sentiment de contribuer à l’ordre public en aidant des personnes à sortir de la délinquance."

Découvrez en trois questions le parcours d'Huriye, conseillère pénitentiaire d'insertion et de probation (CPIP) sur le ressort de la direction interrégionale de Dijon. Titularisée en 2016, elle vous parle des raisons qui ont orienté ce choix de carrière et de ses missions au quotidien.

Quel est votre parcours ?

J’ai un parcours atypique. Après une école de commerce, j’ai travaillé une dizaine d’année dans le marketing médical puis dans le secteur banque/assurance. Mais cela ne correspondait pas à ce que je cherchais. J’ai effectué une vacation dans un tribunal et y ai découvert l’univers judiciaire. J’ai décidé de reprendre des études et de passer plusieurs concours. Au début, je visais le concours de greffier. Je l’ai réussi ainsi que celui de conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation. Et j’ai choisi d’être CPIP car c’est celui qui correspondait le plus à ce que j’attendais c’est-à-dire l’accompagnement et l’action. J’ai été titularisée en 2016 et je ne regrette pas du tout mon choix !

Quelles sont vos missions ?

Ma mission principale est d’accompagner les personnes qui nous sont confiées. Elles ne viennent pas toujours de leur plein gré car leur présence est mandatée par l’autorité judiciaire ; mon but c’est de transformer cette contrainte en adhésion.
Je réalise beaucoup ce qu’on appelle des « entretiens de passage à l’acte ». L’idée est de comprendre les causes de la délinquance et pourquoi la personne est passée à l’acte. En général, j’en parle avant à la personne pour qu’elle puisse s’y préparer car mettre des mots et verbaliser peut être difficile. Mon rôle c’est d’amener la personne à faire un travail sur elle.
Le service pénitentiaire d’insertion et de probation dans lequel j'exerce a été un des premiers à mettre en place des stages de responsabilisation en 2015 pour les auteurs de violences conjugales. Comme stagiaire puis titulaire, j’ai participé à toute la mise en place et notamment l’important travail de partenariat avec des intervenants et associations. C’est différent des rencontres individuelles car il y une dynamique de groupe qui s’installe et qui porte ses fruits. Dans le suivi et la relation de confiance que je tisse avec eux, je trouve que c’est important de leur rappeler que leur personne ne se réduit pas à leurs actes.
Tisser une relation avec ce public prend du temps car il faut passer outre nos préjugés à tous les deux. Cela demande aussi de croire en la capacité de l’homme à dépasser ce qu’on lui a inculqué pour se réapproprier un discours. Dans ce cadre, j’ai développé un parcours de prise en charge de ces publics avec des partenaires issus de la société civile pour faire intervenir un regard extérieur sur ces problématiques.
Dans toutes mes missions, je mets du sens dans ce que je fais

Qu’est-ce qui vous motive dans votre métier ?

Ce qui me motive c’est d’aller à la rencontre des personnes qui nous sont confiées pour leur dire qu’elles sont autre chose que leur condamnation. Parfois, je reçois des jeunes majeurs qu’on a jamais félicités quand ils réussissent quelque chose. Pour moi, c’est important de leur permettre de trouver eux-mêmes leur place dans la société. Parfois l’infraction est un appel au secours et mon rôle est de les aider à chercher ce dont ils ont besoin.
Mon métier, c’est un métier de l’ombre car le citoyen ne perçoit pas toujours la portée de ce que l’on fait. Mais j’ai le sentiment de contribuer moi aussi à l’ordre public en aidant des personnes à sortir de la délinquance. Ce que j’aime c’est le sentiment d’être dans l’agir.

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