Anne, assistante de service social du ministère de la Justice

Interview

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"J'exerce un travail « sur mesure » qui demande, à l’image de la symbolique de la balance, de trouver le juste équilibre dans la relation aux jeunes et aux familles."

Anne est assistante de service social à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) depuis 18 ans. Diplômée d’État en 1997, c’est d’abord dans un service public hospitalier qu’elle a exercé avant de rejoindre le ministère de la Justice. Un choix né d’une opportunité et d’une envie de travailler « sur mesure ». Au gré des années et des rencontres, sa pratique professionnelle n’a cessé d’évoluer et de s’enrichir. Anne parle de sa mission d’aide auprès de jeunes et de leur famille dans un cadre contraint et de son quotidien qui requiert adaptabilité et créativité.

Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai d'abord travaillé au centre hospitalier d’Albi pendant dix ans. J’ai participé à la mise en place d’une action expérimentale pour les patients les plus démunis et à la création d’une permanence d’accès aux soins de santé.
Depuis 18 ans, je travaille comme assistante de service social à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), en unité éducative de milieu ouvert (UEMO), à Albi. Au fil de ces années, j’ai connu des expériences variées, des formations diverses et enrichissantes. Mes pratiques professionnelles ont évolué. J’ai toujours exercé au sein d’équipes pluridisciplinaires où l’assistante sociale a des fonctions spécifiques. Des années riches où chaque jour et chaque rencontre mène à une nouvelle aventure.
En parallèle, je me suis engagée, durant neuf ans, comme sapeur-pompier volontaire experte assistante sociale au service départemental d'incendie et de secours du Tarn.

Pourquoi le ministère de la Justice ?

J’avais besoin de changement après dix ans dans le service public hospitalier : j’avais le sentiment d’être spécialisée dans le médical. Pourquoi la justice ? Grâce à un poste ouvert à Albi, où j’avais effectué un stage long en troisième année de ma formation. Un stage pendant lequel j’avais apprécié l’engagement des professionnels, leur dynamique mais également le travail social, la relation d’aide dans un cadre contraint.
J’avais envie de revenir vers ce travail « sur mesure » qui demande, à l’image de la symbolique de la balance, de trouver le juste équilibre dans la relation aux jeunes et aux familles.

Quelles sont vos missions ?

Ma profession d’ASS à la PJJ s’effectue dans un cadre circonscrit qui est celui du judiciaire et de ses missions auprès d’un public spécifique.
Au civil, dans le cadre de mesures d’investigation, je rencontre des jeunes, des parents, la famille élargie à tous les âges de la vie, pour éclairer la décision du magistrat et évaluer le danger ou le risque de danger du mineur à domicile. À travers le recueil de la parole, il s’agit de co-construire avec les parents et le jeune.
Au pénal, j’interviens en co-référence et en appui aux collègues éducateurs PJJ, toujours en fonction des familles et des situations. Tant au pénal qu’au civil, le recueil de la parole se fait par le biais d’entretiens individuels, collectifs, entretiens familiaux…
La mise en place d’actions collectives, de médiations, en lien avec les besoins des publics et/ou les exigences du code de la justice pénale des mineurs occupe également une place importante dans mon quotidien. Rencontrer des partenaires variés (écoles, collectivités, associations…) fait aussi partie intégrante de mes missions, tout comme la veille sociale et les accompagnements.

Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans votre métier ?

L’évolution permanente de ma pratique en lien avec les changements sociétaux, le changement du public, l’évolution législative, les nouveaux collègues et leurs pratiques…
J'apprécie également le travail d’équipe avec la dynamique professionnelle qu’oblige le contexte judiciaire et un public qui exige de faire preuve de créativité, d’adaptabilité, de faire des pas de côté, faire évoluer les pratiques.
La diversité des personnes rencontrées, que ce soit le public comme les partenaires, est une richesse pour ma pratique au quotidien.
J'aime aussi mettre en place des actions concrètes, qui se révèlent des outils importants de notre métier.
Enfin, être ASS dans l’équipe de milieu ouvert, c’est apporter un regard spécifique, à la croisée des échanges, des réflexions et des analyses des situations pour accompagner au plus près des besoins des jeunes et de leurs familles. Nous devons nous adapter comme des caméléons.

Qu’est-ce qui vous apporte le plus de fierté ou de satisfaction ?

L’accompagnement et sa richesse : cheminer, partager la connaissance, la réciprocité. À la fois candide, pair, expert, il faut permettre à chacun d’élaborer sa pensée, de s’exprimer dans un espace de reconnaissance même si le cadre est circonscrit et contraint.
Je suis fière également de pouvoir modifier les regards, observer et accompagner chacun dans la prise de conscience de ses capacités et son mieux-être. Voir les jeunes et les familles aller de l’avant. Repérer chez eux la puissance de l’expérience de vie : les élans, les freins quoiqu’ils traversent ou aient traversé et de le partager avec eux.
J'apprécie aussi la créativité, l’innovation et l’adaptabilité dans ma pratique pour améliorer l’accueil et interagir sur les problématiques afin d’apporter des réponses concrètes au public.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait rejoindre le ministère de la Justice ?

Il faut faire preuve d’adaptabilité, de patience, de persévérance, d’écoute, apprécier la créativité, être curieux, s’étonner, se questionner, avoir le sens des réalités. La rencontre avec les gens est un voyage.

Sandrine, assistante de service social du ministère de la Justice

Sandrine est assistante de service social au ministère. Elle est rattachée à un service pénitentiaire d’insertion et de probation où elle exerce auprès de personnes placées sous main de justice.

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