Aurélie, conseillère pénitentiaire d'insertion et de probation

Interview

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"Être CPIP, c’est comprendre pourquoi les faits ont été commis et apprendre à connaître une personne placée sous main de justice dans sa globalité. C’est mettre en œuvre une prise en charge adaptée à ses besoins pour empêcher une éventuelle récidive."

Aurélie est conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP) à Mayotte, un territoire qu’elle a choisi par goût de la découverte et par défi. C’est avant tout l’aspect social du métier qui la motive. Elle en parle avec passion.

Quel est votre parcours de formation et professionnel ?

Avant de devenir CPIP, j’exerçais, depuis un an et demi, comme conseillère en économie sociale et familiale dans diverses associations. En 2008, un partenaire associatif, qui travaillait dans un service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), m’a parlé du métier. Je l'ai trouvé très enrichissant et passionnant. Issue du travail social, j’avais envie d’apprendre la criminologie. Et l’aspect polyvalent de la profession m’a paru très motivant.

J’ai donc passé le concours externe puis j’ai intégré l’École nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP) en juin 2009. Après deux ans de formation, j’ai été affectée comme CPIP stagiaire au Havre. Pendant un an, j’y ai exercé au sein du service en milieu ouvert. Puis j’ai demandé ma mutation pour intégrer le SPIP d’Aurillac où, pendant quatre ans, j’ai exercé en service mixte : je suivais aussi bien les personnes placées sous main de justice en milieu ouvert que celles prises en charge à la maison d’arrêt.

Aujourd'hui, dans quel type d’établissement intervenez-vous ? Quelle est votre journée type ?

Depuis septembre 2015, je travaille dans le service en milieu ouvert du SPIP de Mayotte. Je m’occupe du suivi des personnes placées sous main de justice domiciliées dans le secteur sud de l’île. Je suis la référente santé (centres médico-psychologiques, service addictologie...) et accès au droit.
Ma journée commence par la gestion des premières urgences. Par exemple, une alarme d’une personne placée en détention à domicile sous surveillance électronique, une demande impérieuse du juge de l’application des peines ou du juge d’instruction… Puis j’enchaîne rapidement avec les entretiens des personnes convoquées dans le cadre du suivi judiciaire. Je mets à jour de façon régulière les rapports initiaux d’évaluation. Je maintiens un contact régulier avec les probationnaires par téléphone ou en faisant des visites à domicile.

Qu’est-ce qui vous apporte le plus de satisfaction dans vos missions ?

Être CPIP, c’est comprendre pourquoi les faits ont été commis et apprendre à connaître une personne placée sous main de justice dans sa globalité. C’est mettre en œuvre une prise en charge adaptée à ses besoins pour empêcher une éventuelle récidive. Le CPIP accompagne les personnes vers la réinsertion. À Mayotte, on parle davantage d’insertion car le SPIP est souvent le premier interlocuteur institutionnel pour les personnes sous main de justice. Ici, plus qu’ailleurs, savoir s’adapter est une qualité essentielle. Le fait de me sentir utile auprès des personnes placées sous main de justice est ce qui me satisfait le plus.

J’ai également choisi ce métier car c’est un métier passionnant qui transcende diverses compétences (travail social, droit, criminologie), un métier de terrain en prise directe avec les problématiques sociétales.

Quelles sont les qualités et les compétences requises pour faire ce métier ?

L’adaptabilité, la résilience, l’empathie et l’écoute.

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