Rudy, greffier stagiaire

Rudy a découvert le métier de greffier alors qu’il faisait le point sur son avenir professionnel. Après plusieurs années à travailler dans le milieu associatif sur des sujets juridiques, il a saisi l’opportunité du « troisième concours ». Cette voie permet aux personnes qui ont déjà quatre ans d’expérience dans le domaine du droit d'accéder à la profession. Rudy arrive au terme de sa formation à l’École nationale des greffes, une formation rémunérée et en alternance. Passionné par son métier, il raconte son parcours et la réalité de ses missions au quotidien.

Pouvez-vous raconter votre parcours professionnel ?

Après un brevet de technicien supérieur (BTS) dans les langues, j’ai débuté ma carrière dans les secteurs commercial et associatif. J'ai découvert le droit notamment en association, où j’ai eu à charge le dépôt de statuts, de règlements ou la rédaction de procès-verbaux des assemblées générales… J’ai toujours aimé la rédaction, la prise de notes et la réalisation de synthèses.
Avec la crise sanitaire, j’ai perdu mon travail et été amené à faire le point sur mon avenir professionnel. Je suis tombé par hasard sur une offre d’emploi au tribunal d’Évry, pour un poste de contractuel. Les sujets liés à la justice m’attiraient déjà, et cette première mission m’a permis d’en apprendre plus. C’est à ce moment-là que j’ai découvert le troisième concours de greffier. Non seulement le métier répondait à mes envies et mes compétences, mais en plus mon parcours associatif me rendait éligible à cette voie d’accès. J'ai tenté ma chance.

Aujourd’hui, je suis en stage dans un tribunal. Je termine ma formation. Je me donne à fond et je prends réellement plaisir à venir travailler. Je suis fier de porter la robe de greffier et depuis que j’ai prêté serment, je revis. Tout n’est pas tout rose évidemment, mais je me sens utile.

À quoi ressemble le quotidien d’un greffier ?

Il n’y a pas de routine. Le cœur de mon métier, c’est d’être garant d’une procédure dans son intégralité et d’assister le magistrat.  Au quotidien, cela se traduit par la gestion du courrier, la vérification des pièces et l’authentification des documents, la création et la coordination des dossiers avant leur arrivée sur le bureau du magistrat. Il faut avoir de bonnes qualités rédactionnelles et être soucieux des détails. Il faut aussi faire preuve de rigueur et de réactivité : nous répondons à des calendriers précis et parfois contraignants. Nous voulons, d’une part, faire en sorte que les délais soient les plus courts possibles pour les justiciables, mais aussi répondre aux urgences quand il y en a. Par exemple, si je travaille sur un dossier mais qu’arrive un dépôt d’ordonnance de protection, cela deviendra ma priorité car la sécurité d’un ou une justiciable est en jeu.

Y a-t-il des idées reçues que vous aimeriez déconstruire ?

Contrairement aux idées reçues, le greffier n’est pas là qu’à l’audience pour prendre des notes. Ce n’est pas un secrétaire ou un dactylo et il ne passe pas sa journée à pousser un caddie rempli de dossiers. On est là pour apporter notre expertise et notre savoir-faire, tant dans la relation avec les acteurs de la justice que sur la procédure. Le travail commence en amont du dossier, continue pendant l’audience et après celle-ci. Nous avons de réelles responsabilités.

Quel conseil donneriez-vous aux personnes intéressées ?

Greffier est un métier où on se pose des questions, mais aussi où on répond à celles de justiciables. On se sent utile et on se rend utile ! Si vous aimez la procédure, devenez greffier ! Et si vous avez déjà quatre ans ou plus dans le domaine juridique, je conseille fortement de choisir le troisième concours comme voie d’entrée. Votre expérience et vos compétences auront leur place dans votre nouvelle carrière. De plus, c’est une chance de suivre une scolarité rémunérée de qualité à Dijon. On nous offre des supports pédagogiques de qualité.