Chloé, conseillère pénitentiaire d'insertion et de probation en milieu ouvert

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"Ce métier exige de trouver la balance juste entre relation et cadre."

Chloé est conseillère pénitentiaire d'insertion et de probation en milieu ouvert, sur le ressort de la direction interrégionale de Lyon. Elle nous explique l'équilibre entre probation et insertion.

Quel est votre parcours ?
J’ai fait des études de droit pénal, et c’est dans ce cadre que j’ai découvert le métier de conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation. J’ai naturellement été attirée par ce métier. C’est un métier qui a du sens, pour les autres, pour la société. Intervenir auprès de personnes sous main de Justice, œuvrer à leur réinsertion et à la correction de certains comportements, c’est finalement travailler pour le bien-être de la société. J’ai donc fait un Master 2 sur l’application des peines et passé le concours de CPIP cette année-là, intégrant l’Enap en 2010. Après ma titularisation, j’ai exercé pendant 3 ans en milieu fermé, et je suis désormais en milieu ouvert depuis 6 ans [voir encadré ci-dessous pour en savoir plus sur le milieu fermé et le milieu ouvert].

Quel est le quotidien d’un CPIP en milieu ouvert ?
En milieu ouvert, on peut se représenter le quotidien en trois « catégories » de tâches : 

  • Le contact avec les personnes suivies : les entretiens individuels ou collectifs permettent de travailler à la prise de conscience et de réfléchir aux facteurs de récidive. Lors des premiers entretiens, les personnes peuvent être stressées, et sont souvent surprises d’être écoutées, elles se présentent avec leurs représentations marquées par la procédure de la garde à vue ou de l’audience. Il faut à la fois faire preuve d’écoute et d’empathie, mais aussi faire appel à nos connaissances : il y a une vraie méthodologie permettant de structurer les entretiens et de guider au mieux la personne.
  • Les missions administratives et de communication : nos missions s’appuient sur du suivi administratif, et impliquent une communication régulière avec les autorités judiciaires, les partenaires qui interviennent dans la prise en charge, parfois même les victimes (notamment pour leur indemnisation, pour le respect des interdictions de contact, ou encore dans le cadre de la Justice restaurative).
  • La rédaction de rapports : ils répondent non seulement à des besoins « officiels » (dans le cadre de l’aide à la décision judiciaire) mais permettent aussi de stimuler notre capacité d’analyse et de réfléchir à l’individualisation de la prise en charge. Il faut savoir prendre le temps – prendre du recul – parfois même faire preuve d’inventivité sur ce qu’on peut proposer aux personnes suivies comme outil de réflexion. Nous avons des outils basés sur la psychologie et la criminologie, qui nous aident en termes méthodologiques. Avoir des outils appropriés permet de réfléchir aux projets, de chercher des partenariats, des postes de TIG appropriés.

Ce métier exige de trouver la juste balance entre relation et cadre. On intervient en tant qu’interlocuteur principal de la peine, on doit donc incarner ce cadre, apporter les informations précises sur son exécution, expliquer qu’on est mandatés par le juge d'application des peines (à qui on doit rendre des comptes en cas d’irrespect des obligations). Mais il y a dans tout ça du relationnel, aussi: l’idée c’est que la personne puisse s’ouvrir lors des entretiens. Si on souhaite travailler sur les facteurs de risque, les modes de vie criminogènes, pouvoir échanger sur sa relation de consommation de cannabis pour travailler à sa réduction par exemple, il faut un minimum de confiance. Une bonne capacité d’écoute et de communication sont donc nécessaires.

Quelles sont vos motivations ?
La relation à la personne – voir se créer petit à petit une relation positive. Voir que même si ça peut prendre du temps, nos entretiens peuvent amener à des prises de conscience, des remises en question, c’est gratifiant. Je trouve ce métier très intéressant, pour ma part, car il fait appel à notre créativité, nous pousse à expérimenter parfois. 
Il y a un équilibre entre autonomie et travail d’équipe. C’est important de pouvoir compter sur les collègues, qu’il s’agisse de se soutenir en cas d’absence pour la continuité du service, d’être en binôme sur des projets spécifiques (pour des actions collectives par exemple), ou même simplement d’échanger sur un dossier. Et comme c’est un domaine pluridisciplinaire, nous sommes aussi amenés à échanger régulièrement avec les autres personnels du SPIP, du DPIP au psychologue.
 

Où travaille un CPIP ?

Les conseillers pénitentiaire d'insertion et probation exercent en milieu fermé (dans les établissements pénitentiaires) et en milieu ouvert (au siège ou dans les antennes des SPIP). Ils peuvent travailler dans l’un, ou l’autre, ou en « milieu mixte », où ils partagent leurs tâches en établissement et en dehors. Ils peuvent aussi exercer au siège d'une direction interrégionale, à l'administration centrale ou encore à l'Enap.

En milieu fermé, ils accompagnent les personnes détenues dans le cadre d’un parcours d’exécution des peines et aident à la décision judiciaire en proposant des mesures d'aménagement de peine, par exemple. En milieu ouvert, ils impulsent une dynamique de réinsertion avec les personnes soumises à une mesure restrictive de liberté et s'assurent qu’elles respectent les obligations fixées par l’autorité judiciaire.

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