Maëva, surveillante pénitentiaire

Surveillante dans un établissement pénitentiaire de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Paris, Maëva est affectée au service des agents de son établissement pénitentiaire. Elle a rejoint, en 2013, la maison d’arrêt du Val d’Oise où elle exerce depuis 8 ans. Elle nous raconte son parcours et sa vision du métier de surveillant.

Quel est votre parcours au sein de l’administration pénitentiaire ?

J’ai découvert le domaine pénitentiaire grâce à des membres de ma famille qui y exercent, curieuse du métier j’ai décidé de passer le concours de surveillant pénitentiaire.
J’ai rejoint l’administration pénitentiaire en 2013 au sein de la maison d’arrêt du Val d’Oise, où j’ai occupé plusieurs postes. J’ai commencé en tant que surveillante en détention pendant 4 ans puis je suis devenue surveillante infra. En tant que surveillante infra, j’avais pour mission d’assurer l’approvisionnement de l’établissement, de la cantine et de procéder à l’état des lieux des cellules afin de signaler toutes les dégradations observées.
En 2018, j’ai eu l’opportunité d’être affectée au service des agents. J’ai la charge de la gestion des plannings des agents en détention en prenant en compte les éventuels congés et absences. Pour exercer au mieux mes missions, je dois faire preuve de discrétion et de professionnalisme. Une bonne coordination et une communication efficace avec l’ensemble du personnel est importante.
Exercée en maison d’arrêt est intéressant car c’est un type d’établissement où les activités sont diverses, la gestion doit être réactive et souple. Celle-ci peut être parfois en urgence mais en même temps intéressante car cela nous permet de nous adapter aux différentes problématiques du métier.
Par la suite, j’envisage de passer le concours de 1er surveillant.

Qu’est ce qui fait la richesse de votre métier ?

Le métier de surveillant offre des opportunités d’évolution dans sa carrière professionnelle au sein de l’administration pénitentiaire. C’est un métier riche, on apprend énormément tout en engrangeant de l’expérience, je m’épanouis dans ma vie professionnelle et personnelle.
Au cours de notre carrière, nous avons la chance de rencontrer et d’échanger avec des personnes de diverses institutions et corps de métiers comme les préfectures, les autorités judiciaires et des personnalités publiques. Des échanges riches et un plaisir de partager notre expérience avec le grand public !
Nous sommes aussi amenés à travailler avec divers corps de métiers au sein de la détention. Ce travail pluridisciplinaire permet de nous confronter à différents domaines et également à différents regards qui peuvent être riches et intéressants pour la mise en place de projets.
Le métier de surveillant évolue. En tant que surveillant acteur, nous ne sommes pas là simplement pour ouvrir et fermer des portes. Nous avons beaucoup plus de responsabilités, nous avons la possibilité de donner notre avis et contribuer aux propositions de prise en charge adaptées des personnes détenues.
D’un point de vue personnel, travailler au sein de l’administration pénitentiaire, nous offre énormément d’avantages comme la sécurité de l’emploi. Nous avons droit à une prime en fin d'année et également des aides pour les placements en crèche de nos enfants adaptés à nos horaires de travail. On a également la chance de travailler avec des collègues qui viennent de diverses régions de France et d’Outre-Mer, ce qui rend les échanges riches au quotidien et nous permet d'avoir une ouverture d’esprit.

Quels conseils pourriez-vous donner à un futur surveillant pénitentiaire ?

Les débuts peuvent être difficiles mais il faut apprendre à prendre du recul notamment sur les idées reçues sur les surveillants de la part des personnes détenues.
Il faut apprendre à adapter sa manière de travailler, être méthodique et organiser son travail pour le bon déroulement des futurs services. Il ne faut pas se laisser dépasser et rester soi-même avec ses convictions. Toujours garder la distance, travailler avec professionnalisme, être à l’écoute, s’exprimer de façon claire aux personnes détenues.
En tant que femme, depuis que j’ai intégré l’administration pénitentiaire, je n’ai pas eu de problèmes d’autorité auprès des personnes détenues hommes donc il n’y a pas d’appréhension à avoir à ce sujet.
Pour finir, c’est un métier riche donc il ne faut pas hésiter à passer des concours par la suite et à changer de types de structures pour évoluer, acquérir de l’expérience et découvrir de nouvelles choses.