Antoine, conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation

Interview

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"Le métier de CPIP se situe au carrefour de beaucoup de domaines : sociologie, psychologie, droit, criminalité, médicosocial, etc."

Quel est votre parcours ?

J’ai passé le concours pour devenir conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP) en 2012. Issu d’une filière universitaire en droit et d’histoire, sciences criminelles et sociologie, j’ai un master de droit privé et de sciences politiques.

J’ai découvert ce métier alors que je préparais plusieurs concours, dont celui de magistrat. Je ne connaissais pas le métier initialement, mais j’ai eu le concours de CPIP et j’ai décidé de suivre ce chemin. Bien que découvert par hasard, j’ai tout de suite adoré ce métier. J’ai fait mon année de stage en milieu fermé, à Fleury-Mérogis, puis j’ai exercé pendant deux ans en milieu ouvert, à Versailles. Suite à cela, j’ai opté pour un poste en administration centrale, comme chef de projet pour un logiciel d’application des peines (APPI). Je souhaitais alors ponctuellement exercer des missions différentes pour mon administration.

Après trois années passées en administration centrale, je suis de retour depuis septembre 2021 au service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) de Paris, dans l’équipe intervenant quartier de semi-liberté de Paris la Santé [le régime de semi-liberté est une modalité d'exécution d'une peine permettant à un condamné d'exercer, hors d'un établissement pénitentiaire, une activité professionnelle, de suivre un enseignement ou une formation, de bénéficier d'un traitement médical ou de s'investir dans tout autre projet d'insertion ou de réinsertion de nature à prévenir les risques de récidive]. Je m'occupe à 50 % de personnes placées sous main de justice écrouées en semi-liberté et à 50 % de personnes suivies en milieu ouvert.

J’ai également pu suivre plusieurs formations depuis que je suis entré dans l’administration pénitentiaire : grand banditisme, radicalisation et une autre sur la justice restaurative. Grâce à cela, je me suis spécialisé sur des enjeux liés à la criminologie.

À quoi ressemble votre quotidien ?

En semi-liberté, je commence ma journée par la découverte des requêtes du jour, souvent très diverses : cela peut aller de la demande d’aménagement de peine à des demandes de permissions de sortie ou de modifications horaires.

Mes journées sont ensuite rythmées par l’organisation des écrits à rendre et des entretiens avec les personnes détenues. Notre métier se divise vraiment en 50 % d’entretiens et 50 % de rendus des écrits professionnels. À destination des administrations, des magistrats, des partenaires associatifs etc., ce sont des recommandations sur les questions qui nous sont posées : sur des aménagements de peines, des modifications d’horaires, des permissions de sorties, des bracelets électroniques, des libérations conditionnelles, etc. Nous évaluons aussi, via des rapports récurrents au magistrat, l’adhésion et le respect des obligations de la personne à la mesure de justice prononcée.

>> Lire aussi le portrait d’Élise, conseillère pénitentiaire d'insertion et de probation en milieu ouvert qui revient sur le rôle clé des entretiens.

Qu’est-ce qui vous motive dans votre métier ?

C’est un travail centré sur l’humain. Mon métier se situe au carrefour de beaucoup de domaines : sociologie, psychologie, droit, criminalité, médicosocial, etc. On travaille sur des thématiques diverses. Nous ne sommes pas experts sur toutes ces thématiques, mais nous sommes amenés à essayer d’accompagner et d’orienter les personnes au maximum sur tous les plans. C’est cette diversité que j’aime dans mon métier.
Je trouve aussi très riches les opportunités offertes par l’administration pénitentiaire, de par les missions qui lui sont confiées : entre le métier de CPIP en milieu fermé et le métier de CPIP en milieu ouvert ou mixte, il y a un monde ! Ce sont presque deux métiers différents, avec leurs spécificités propres. Sans parler des possibilités qui sont offertes et que j’ai eu la chance d’expérimenter sur des postes en administration centrale. Nos compétences de terrain sont indispensables pour faire avancer les choses au niveau de l’administration.

 

Découvrez aussi l'interview d'Émilie, CPIP en milieu ouvert

"L’idée, c’est vraiment d’amener la personne à réfléchir aux conséquences de ses actes sur elle, sa famille et la société afin qu’elle ne recommence pas."

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