« Le métier de surveillant moniteur de sport est d’une richesse incroyable. L’aspect humain est au cœur de nos pratiques. »
Mehdi est brigadier-chef moniteur de sport, responsable des activités sportives du centre pénitentiaire de Caen-Ifs. Après un parcours de sportif de haut niveau dans le football et des études dans le sport (STAPS), il découvre la spécialité de surveillant moniteur de sport sur Internet. En 2009, il est reçu au concours de surveillant pénitentiaire, avant de se spécialiser comme moniteur de sport quelques années plus tard. Mehdi parle de son métier, de ses missions et de l’importance du sport en détention pour lutter contre la récidive.
Pouvez-vous présenter votre parcours professionnel ?
À l’issue de ma formation de surveillant à l’ENAP, j’ai choisi le centre pénitentiaire du Havre pour ma première affectation. Pendant cette année de stage, j’ai découvert les exigences du métier et l’importance du relationnel, de l’échange avec la population pénale. Après avoir passé le concours interne de moniteur de sport, j’ai exercé cette fonction au centre pénitentiaire du Havre, au centre pénitentiaire d’Alençon Condé-sur-Sarthe, à la maison d’arrêt de Caen et, depuis décembre 2023, au centre pénitentiaire de Caen-Ifs. Depuis 2016, je suis passé au grade de brigadier-chef et j’occupe la fonction de responsable du service des sports.
Quelle est la singularité de votre métier et de vos missions au ministère de la Justice ?
Nos missions sont très importantes en détention, au même titre que toutes les activités proposées (école, travail...). Le sport en détention canalise les violences, régule les tensions, facilite l’intégration des règles, permet aux personnes détenues de rester en bonne santé. Il en découle une meilleure relation entre les personnes détenues et le personnel de surveillance. Il fait partie des outils mis en place par l’administration pénitentiaire pour lutter contre la récidive.
La singularité de notre métier : nous essayons de toucher tout type de public. Depuis de nombreuses années, le public dit vulnérable (isolé, fragile, handicapé…) est mieux pris en charge au travers d’une pratique de sport « santé », qui se développe dans chaque établissement.
La proposition de projets sportifs est une autre mission importante dans chaque établissement. Des projets sont mis en place tout au long de l’année, soit en interne avec la réalisation de tournois et la venue d’intervenants extérieurs, soit à l’extérieur avec des permissions sportives.
Qu’est-ce qui vous semble le plus intéressant dans votre pratique professionnelle ?
Nous pouvons travailler avec des mineurs, des femmes, des hommes, de tous âges, de toutes conditions physiques, condamnés à tous types de peines…. Chaque catégorie de personnes détenues amène une pratique différente, c’est un vrai challenge quotidien.
Qu’est-ce qui vous apporte le plus de fierté ou de satisfaction ?
Ma plus grande satisfaction est de fidéliser des personnes détenues isolées, fragiles, sur les activités physiques. Leur faire reprendre une place dans un groupe est une vraie fierté. C’est souvent pour elles un nouveau départ dans leur parcours en détention. Plus généralement, participer au bon fonctionnement de l’établissement, aussi bien sur l’aspect sportif que sécuritaire, est valorisant pour les moniteurs de sport.
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait devenir surveillant moniteur de sport ?
Dans un premier temps, je conseille de bien s’approprier le métier de surveillant pour bien connaître les pratiques sécuritaires et réglementaires et les personnes détenues. Ensuite, si on est motivé pour devenir moniteur de sport, je recommande de se rapprocher d’un service des sports, pour bien identifier les missions. Le métier est d’une richesse incroyable. L’aspect humain est au cœur de nos pratiques.
Mathieu, professeur technique de sport
Avant de rejoindre la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), Mathieu a travaillé à l’Éducation nationale puis dans le milieu de la psychiatrie. Il nous parle de son métier et de ses missions.
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